Conclusion Les services de la gendarmerie estiment que «sans complicité aucun trafic n?est possible». «Le trafic de véhicules, en Algérie, se présente sous plusieurs formes», a déclaré le capitaine Diaf, commandant de la compagnie de la Gendarmerie nationale d?El- Harrach. D?abord, il y a ce qu?on appelle «les séries gonflées», lorsque le véhicule est rajeuni. Pour la Gendarmerie nationale, «les licences d?importation de véhicules de moins de trois ans, des anciens moudjahidine, sont utilisées dans ce trafic». «L?année, explique-t-il, n?est pas précisée sur le véhicule mais sur la facture. C?est facilement trafiqué.» Il y a, aussi, le trafic du «modèle 846». C?est le document qui est remis après le paiement pour le dédouanement du véhicule qu?on remet en même temps que la déclaration de douane. Avant le dédouanement, le «Titre de passage de douane» (TPD) permet de sortir le véhicule de la douane, sans payer. Il est valable pour un mois maximum. «Ces pièces sont soit falsifiées, soit obtenues avec la complicité de certains douaniers», avance le capitaine Diaf. «Les trafiquants usent de plusieurs stratagèmes pour brouiller les pistes», précise-t-il. Ainsi, ils «enregistrent le véhicule dans une wilaya autre que celle où la licence d?importation a été retirée, dit-il. Ledit véhicule est revendu à plusieurs reprises dans différentes wilayas. Les trafiquants obtiennent des certificats de résidence trafiqués et même authentiques, puisque la loi permet à n?importe qui d?obtenir une résidence, après six mois de résidence chez quelqu?un. Le dossier est transféré d?une wilaya à une autre. Ainsi il est impossible de vérifier, en cas de contrôle routier, si le véhicule est trafiqué puisqu?il figure au fichier des cartes grises. Cela ne permet pas aux services de sécurité de remonter à la source. Même les fiches de contrôle et les cachets des administrations sont scannés.» Le capitaine relève qu?«il existe deux formes de trafic : La voiture «madgouga», dont les papiers sont falsifiés, avec un ancien numéro de châssis qui appartient à une autre voiture accidentée qui n?est plus en circulation et qu?on lui attribue. Et on lui sort un récépissé renouvelable chaque mois. L?autre forme de trafic de voiture qu?on désigne par «maghroussa» consiste en l?introduction du véhicule dans le fichier informatique avec un dossier falsifié ou inexistant. Le véhicule figure donc au fichier, mais il est trafiqué. Il faut du temps pour effectuer des recherches».