Résume de la 28e partie n Dans une île déserte qu'il atteignit avec ses compagnons du cinquième voyage, Sindbad trouva un ?uf renfermant un petit rock près d'éclore. «Les marchands, poursuivit Sindbad, qui s'étaient embarqués sur mon navire et qui avaient pris terre avec moi, cassèrent l'?uf à grands coups de hache et firent une ouverture par où ils tirèrent le petit rock par morceaux et le firent rôtir. Je les avais avertis sérieusement de ne pas toucher à l'?uf, mais ils ne voulurent pas m'écouter. Ils eurent à peine achevé le régal qu'ils venaient de se donner qu'il parut en l'air, assez loin de nous, deux gros nuages. Le capitaine, que j'avais pris à gages pour conduire mon vaisseau, sachant par expérience ce que cela signifiait, s'écria que c'étaient le père et la mère du petit rock et il nous pressa tous de rembarquer au plus vite pour éviter le malheur qu'il prévoyait. Nous suivîmes son conseil avec empressement et nous remîmes la voile en diligence. «Cependant, les deux rocks approchèrent en poussant des cris effroyables, qu'ils redoublèrent quand ils eurent vu l'état où l'on avait mis l'?uf et que leur petit n'y était plus. Dans le dessein de se venger, ils reprirent leur vol du côté d'où ils étaient venus et disparurent quelque temps, pendant que nous fîmes force de voiles pour nous éloigner et prévenir ce qui ne laissa pas de nous arriver. Ils revinrent, et nous remarquâmes qu'ils tenaient entre leurs griffes chacun un morceau de rocher d'une grosseur énorme. Lorsqu'ils furent précisément au-dessus de mon vaisseau, ils s'arrêtèrent et, se soutenant en l'air, l'un lâcha la pièce de rocher qu'il tenait ; mais, par l'adresse du timonier qui détourna le navire d'un coup de timon, elle ne tomba pas dessus ; elle tomba à côté, dans la mer, qui s'entrouvrit d'une manière que nous en vîmes presque le fond. L'autre oiseau, pour notre malheur, laissa tomber sa roche si juste au milieu du vaisseau qu'elle le rompit et le brisa en mille pièces. Les matelots et les passagers furent tous écrasés du coup ou submergés. Je fus submergé moi-même ; mais, en revenant au-dessus de l'eau, j'eus le bonheur de me prendre à une pièce du débris. Ainsi, en m'aidant tantôt d'une main, tantôt de l'autre, sans me dessaisir de ce que je tenais, avec le vent et le courant qui m'étaient favorables, j'arrivai enfin à une île dont le rivage était fort escarpé. Je surmontai néanmoins cette difficulté, et me sauvai. Je m'assis sur l'herbe pour me remettre un peu de ma fatigue, après quoi je me levai et m'avançai dans l'île pour reconnaître le terrain. Il me sembla que j'étais dans un jardin délicieux : je voyais partout des arbres, les uns chargés de fruits verts et les autres de mûrs, et des ruisseaux d'une eau douce et claire qui faisait d'agréables détours. Je mangeai de ces fruits, que je trouvai excellents, et je bus de cette eau qui m'invitait à boire.» (à suivre...)