C'est le premier jour d'un mois sacré que doivent caractériser la piété et la solidarité. Ce qu'il faut espérer, c'est que nos marchés ne connaissent pas l'envolée habituelle impitoyable des prix, au désespoir des ménages. Comme à chaque ramadan, les autorités religieuses ont initié un calendrier spécial permettant au jeûneur de connaître avec exactitude les heures du f?tour et de l?imsak et d?adapter, par conséquent, son agenda à ces horaires. Pour la nuit du doute, qui a eu lieu hier donc, le département de Ghoulamallah dit avoir balisé le terrain, en dotant la commission des sages davantage d?autonomie et de différentes sources d?informations, visant à crédibiliser son travail d?observation et à le rendre plus efficace. Poussées par le sentiment de solidarité, les instances religieuses ont également lancé le Fonds de la zakat el-fitr. Plus de 200 000 familles pauvres bénéficieront ainsi de 224 milliards de centimes. Avec ce deuxième fonds, les autorités pensent pouvoir diminuer sensiblement la pauvreté. Même les communes sont mises à contribution. Cependant, ces efforts consentis, louables en soi, seraient d?autant plus appréciés si l?Etat décidait sérieusement d?extirper le commerce informel ou du moins bloquer son essaimage. La disponibilité du produit ne suffit pas à elle seule à bloquer la tendance à la hausse des prix causée par les premiers détenteurs de marchandises, agriculteurs et mandataires, dépeints comme les artisans de la spéculation.