Résumé de la 2e partie n L?histoire de Barbara semble envoûter Cowley, qui la vit dans son imaginaire. Le docteur Gray continue le récit et fait mention de la fille d?un ami défunt, Mary, qui est accueillie chez les O?Brian, en Malaisie. C'est ainsi que, trois semaines plus tard, Neil et Barbara O'Brian sont sur un quai du port de Singapour pour accueillir Mary Greenlay. lIs ont, en main, une photo que leur a envoyée le notaire en leur précisant qu'elle était un peu ancienne : une jolie petite fille blonde avec un regard et un sourire d'ange. Les passagers commencent à descendre du paquebot, ils cherchent dans la foule. «Monsieur O'Brian ?» Neil réagit enfin. ? Oui, oui, c'est moi.» Dans le night-club de Bombay, le docteur Gary Norman s'arrête un instant dans son récit... Hugues Cowley, qui n'a cessé de regarder le profil ingrat de Barbara O'Brian, à quelques mètres d'eux, se tourne enfin vers son interlocuteur. Celui-ci prend un ton pensif. «C'est drôle comme se présentent les choses ! Ainsi que je vous l'ai dit, je recevais les confidences des deux membres du couple. Eh bien, ils m'ont dit exactement la même chose à propos de la rencontre avec Mary : à partir de cet instant, j'ai senti que rien ne serait comme avant.» Et Gary Norman poursuit son récit : ils s'attendaient à accueillir une adolescente et ils découvrent une femme. Mary GreenIay est ravissante, épanouie, avec une opulente chevelure blonde de star de cinéma. De plus, elle n'est pas que belle. Elle est aussi intelligente et cultivée, bien plus qu'eux-mêmes, qui ne connaissent de culture que celle de l'hévéa. Elle joue admirablement du piano, elle chante, elle récite des poèmes, elle peint, elle coud, elle brode ! Dès lors, la vie change dans la grande et austère demeure des O'Brian, située au c?ur de leur plantation. Avec Mary, c'est un souffle nouveau qui y est entré. Pour elle, Neil fait acheter un piano, il constitue à grands frais une bibliothèque, une galerie de peinture, il lui offre des étoffes, des toilettes et même, puisqu?elle adore cela, des petits chiens. Il change ses propres habitudes, aussi. Plus de grandes tournées dans son exploitation, d'interminables discussions avec ses régisseurs. Il ne quitte pour ainsi dire plus la maison. Il s'émerveille des dons innombrables de sa jeune protégée. «Mary, rejoue-moi le morceau que tu me jouais hier. ? Cette valse, oncle Neil ?» Car c'est ainsi qu'elle les appelle : «oncle Neil» et «tante Barbara». «Oui. C'était une valse, peut-être bien. De qui était-elle déjà ? ? De Chopin, oncle Neil.» Et Mary se met au piano... Jusqu'au moment où une voix autoritaire la fait s'interrompre. «Mary ! ? Oui, tante Barbara. ? Viens avec moi. C'est l'heure de ta leçon d'équitation.» Car Barbara O'Brian, elle non plus, ne quitte plus la demeure. Elle ne se promène plus à cheval, des heures, des jours entiers au milieu des hévéas. Elle ne lâche pas Mary. Elle a entrepris de la former dans les disciplines sportives. La jeune Anglaise ne semble guère apprécier, mais elle n'ose protester. Neil, de son côté, émet bien une objection de temps en temps, mais n'ose pas insister lui non plus. «Barbara, je trouve que Mary n'a pas du tout bonne mine depuis quelque temps. Tu ne crois pas que tu devrais aller plus progressivement ?» (à suivre...)