La proposition du président Jacques Chirac de créer une «mission pluraliste» pour faire des recommandations, après la polémique sur le rôle de la colonisation a créé des réactions mitigées au sein des courants politiques français. «Ça ne règle pas la question», a estimé, vendredi, le premier secrétaire du Parti socialiste français (PSF) François Hollande. «Nous avons entendu le président faire une proposition qui ne règle pas la question posée», a indiqué M. Hollande qui a souligné que «si cette mission permet d'éviter ces confusions, cela a du sens». «Mais cela ne règle pas la faute commise», a-t-il ajouté en jugeant que «la protestation, l'indignation ne disparaîtront que lorsque ce texte aura été abrogé». M. Hollande a précisé que «tant qu'il n'y a aura pas d'abrogation, il y aura toujours la reconnaissance par une loi du rôle positif de la colonisation». «Ce n'est pas une question d'opinion, ni un problème d'outre-mer ou celui de l'émotion de toute l'Afrique. C'est un problème de principe : ce n'est pas au législateur de statuer sur ce point», a-t-il indiqué, regrettant que si MM. Chirac et de Villepin «le disent maintenant, ils n'en tirent pas les conséquences». «Donc, a-t-il conclu, il faut aller jusqu'au bout, jusqu'à l'abrogation.» Pour sa part, Jean-Marc Ayrault, président du groupe socialiste à l?Assemblée nationale française, a estimé, vendredi, au nom du PS, que le préalable était «l'abrogation» de l'article controversé de cette loi. La mission peut «jouer un rôle utile», a déclaré dans un communiqué M Ayrault, «mais après le refus du gouvernement d'abroger l'article 4 de cette loi, elle s'apparente à une mission impossible», a-t-il dit. «La proposition du président de la République est la prise de conscience bien tardive des dégâts qu'a occasionnés l'article 4 réhabilitant la colonisation sur la cohésion sociale et sur l'image de la France dans le monde», écrit M. Ayrault dans son communiqué.