Résumé de la 2e partie n Vu le nombre important de lettres de dénonciation, Haffen met en ?uvre tous les stratagèmes ? il va jusqu?à simuler sa mort ? pour savoir enfin avec qui sa fiancée le trompe. C?est ainsi qu?il va la filer pour mieux l?espionner? Il est neuf heures du matin. Hilda sort. Elle n?a pas, comme la veille et l?avant-veille, ses vêtements de deuil. Elle est habillée d?une robe de lainage aux couleurs agressives. Elle se dirige vers le garage où elle a son box personnel. Friedrich Haffen court chercher dans la rue la voiture qu?il a louée. Il a juste le temps de s?y engouffrer et de démarrer sur les traces de Hilda. Une longue filature s?engage dans les rues de Zurich... Maintenant, elle quitte la ville. Elle entre dans les faubourgs. L?ancien P-DG sent une impression désagréable l?envahir. Jamais, lorsqu?il l?avait surveillée, sa fiancée ne s?était rendue par là. Hilda s?arrête devant un immeuble ancien. Elle y entre et disparaît... Dans la rue, au volant de sa voiture, Friedrich Haffen fume nerveusement pour tromper son angoisse. Deux jours ! Elle n?a pas attendu plus de deux jours. Visiblement, elle n?est pas la maîtresse de Wilfrid car son adjoint n?a certainement jamais mis les pieds dans ce quartier ; c?est donc un autre, mais qu?est-ce que cela change ? Hilda ne l?aimait pas. Elle voulait l?épouser pour son argent. La jeune femme sort vers midi. Friedrich ne la suit pas. Pris d?un dernier espoir il pénètre dans le hall de immeuble. Après tout, elle est peut-être aIlée trouver un dentiste, un médecin, un avocat. Mais non. Il n?y a pas la moindre plaque professionnelle, rien que les noms d?honnêtes bourgeois. Et le lendemain, c?est la même chose. A un détail près cependant : Hilda s?arrête devant une luxueuse boutique de cadeaux et en ressort avec un paquet sous le bras. Ensuite, c?est attente qui commence toute la matinée. Seulement, cette fois, Friedrich Haffen a son revolver dans la boîte à gants. Va-t-elle sortir seule ou avec lui ? De toute manière, Friedrich a décidé de ne pas attendre davantage. Cette machination lui pèse trop. Cette vie de mort-vivant lui est devenue insupportable. Autant exécuter sa vengeance tout de suite. Si Hilda sort seule, eh bien, elle paiera pour les deux ! Il est midi... Friedrich Haffen enlève le cran de sûreté de son revolver. Il a un ricanement lugubre : «Un mort assassin. Quel mauvais titre pour un roman policier !...» Pendant le même temps, au troisième étage de l'immeuble, Hilda Brenner se penche pour embrasser un garçon de six ans : «Sois bien sage avec Nounou, Gunter ! Bientôt, tu pourras habiter chez maman.» Une femme d'une cinquantaine d'années regarde la scène avec un air attendri : «Je suis heureuse pour vous, mademoiselle Brenner. Au moins, vous aurez cette compensation dans votre malheur.» A l'évocation de la récente disparition de Friedrich, la jeune femme a un regard triste : «Dire que nous allions nous marier à Noël ! J'aurais peut-être dû lui parler du petit... Je regrette à présent. Mais comment aurait-il réagi ? J'avais tellement peur qu'en l'apprenant, il refuse de m'épouser.» La nourrice pousse un soupir : «Cela lui aurait peut-être fait plaisir, au contraire. Il ne pouvait rien vous reprocher. A cette époque, il ne vous connaissait pas.» Hilda essuie une larme : «Peut-être... Le pauvre, il n'est plus là pour le dire.» Et, après avoir embrassé la nourrice, Hilda Brenner prend congé... (à suivre...)