Un vent de discipline a soufflé sur les automobilistes cette année. Peu habitués, pour la plupart, à respecter vraiment le Code de la route, ils ont vite été persuadés par la rapidité et la généralisation de sanctions sans appel. Depuis le 1er mars 2005 donc, ils ont fait connaissance avec la tolérance zéro : l?ultime solution contre l?hécatombe qui sévit quotidiennement sur nos routes. Le résultat ne se fait pas attendre et un spectacle peu habituel avant est devenu routinier : des chauffeurs et voyageurs bouclant leur ceinture de sécurité. C'est que les gendarmes ne badinent pas avec les sanctions. Celle qui fait le plus mal au chauffard, c?est, incontestablement, le retrait du permis de conduire. Les 17 premiers cas définis par la loi n°4-16 du 10 novembre 2004 confèrent, en effet, à l?élément de la Gendarmerie nationale le pouvoir de retirer le permis au conducteur en lui remettant un récépissé l'autorisant à conduire durant 48 heures. Au-delà, le fait de conduire un véhicule le met en état d?infraction. Il devra entre-temps s?acquitter d?une amende forfaitaire dans les 15 jours qui suivent sous peine d?être obligé de payer une majoration. Ainsi, une amende de 200 DA impayée passera à 300 DA. Celle de 300 atteindra les 400, alors que l?amende de 800 passe à 1 500 DA. Conduisant avec le sentiment d'avoir une épée de Damoclès au-dessus de la tête, les automobilistes font plus attention. Le passage sur la bande d?arrêt d?urgence devient rare. Les dépassements dangereux existent toujours, mais ne se font qu'une fois que l?automobiliste a bien regardé dans son rétroviseur pour s?assurer qu?un gendarme ne le suit pas. Les piétons, de leur côté, se sont réapproprié certains trottoirs qui servaient de parking. Reste l?effet escompté à la suite de ce durcissement : moins d?accidents de la circulation ? Peut-être que le nombre a sensiblement baissé, mais nos routes continuent à tuer.