Le moins que l?on puisse dire est qu?Alger présente tous les inconvénients d?une capitale, mais très peu d?avantages. A tel point que l?on serait tenté de se poser la question de savoir dans quelle mesure elle répond aux normes requises pour son statut. El-Bahdja, capitale d?une belle et immense Algérie, reflète la réalité du pays sous ses multiples facettes. La saleté ? y a-t-il réellement un espace propre en Algérie ? ?, l?insécurité, les embouteillages, le commerce informel pour ne citer que ces spécificités ne sont pas propres à Alger. Les trois millions d?habitants officiels que compte la capitale représentent incontestablement tous les spécimens de la société algérienne. Les riches vivent, un peu partout, à côté des démunis. Les bidonvilles des arrivistes, chassés de chez eux aussi bien par l?instinct de survie que l?insécurité durant la décennie sanglante, côtoient en toute quiétude les villas cossues et résidentielles appartenant aux nantis. Les mendiants, les marginalisés, les malades mentaux et autres SDF errant dans les grandes artères de la capitale sont là pour transmettre les doléances des milliers de leurs semblables dans l?Algérie profonde aux hautes autorités de la République. Ce sont donc les ambassadeurs de tous les citoyens d?Algérie. Qui se soucie de redorer le blason de cette antique ville ? Le réaménagement urbain, la décentralisation administrative, les grands plans de dépollution sont autant de projets qui continuent à faire couler des quantités d?encre et de? discours depuis des années, mais dont les résultats concrets et bénéfiques escomptés peinent à se matérialiser. Dans l?attente de ces événements majeurs, les Algériens assistent, anesthésiés, au feuilleton de la dégringolade, se contentant d?avoir une capitale malgré tout !