Evénement n Les nuits du gnawi constituent une tribune pour les artistes désirant préserver la mémoire musicale commune à tous. Une première à Alger. La ville mauresque, ville à tradition musicale citadine, s?ouvre au Sud algérien, notamment à sa musique. Elle accueille les 21, 22 et 23 mars des artistes venant de Aïne Essefra et de Béchar lors de rencontres musicales placées sous le générique de «Les nuits du gnawi ». Ce rendez-vous, organisé par l?établissement Arts et Culture, consiste, selon Redouane Mohamedi, à renouer avec le patrimoine musical algérien et à se réhabiliter auprès des jeunes qui ont tendance à s?en éloigner. «Nous cherchons, à travers ce genre de rencontre, d?aller à la découverte de notre patrimoine musical qui est à la fois riche et diversifié, et aider ceux qui s?emploient à le pratiquer en leur offrant l?occasion de se produire sur scène», souligne-t-il lors d?une conférence de presse. «D?autres rendez-vous de ce genre sont programmés par l?Etablissement dans les jours à venir, et cela en vue de redynamiser notre patrimoine musicale», ajoute-t-il. «Les nuits du gnawi» verront la participation de six groupes, aussi bien jeunes que professionnels, nourris par une même passion : la musique pour le gnawi. Un genre musical très tendance depuis quelques années en Algérie, notamment à Alger où de nombreuses jeunes formations voient le jour et s?emploient à l?exercer pour le faire connaître auprès d?un public jeune. Prendront part à ce rendez-vous, des groupes légendaires comme El-Ferda ou Noudjoum Essaoura de Béchar ou comme Djmawi Africa, un groupe algérois qui baigne, au plan musical, dans un melting-pot, entre Sahara, Maghreb et Occident, ce qui confère à son style musical une empreinte singulière. Mohamed Reouan souligne sa participation à ces rencontres, précisant que sa musique, même si elle laisse entendre des sonorités modernes, est coulée dans un imaginaire musical au rythme sahraoui. En fait, il expliquera que sa musique fait côtoyer la modernité et la tradition, faisant valser son mandole blanc entre un rythme sahraoui et un tempo dans le jazz. Sa musique offre ainsi un magnifique paysage musical. Un autre groupe, Zahret El-Rimel, fera partie des Nuits du gnawi. Ce groupe de Béchar a su, en associant des instruments traditionnels comme le kerkabou ou le goumbri et modernes comme la guitare, développer son mode musical, créant un nouveau genre musical mais toujours apparenté au légendaire gnawi. Les participants à ces Nuits du gnawi se félicitent d?une telle initiative entreprise par l?Etablissement Arts et Culture et souhaitent que l?expérience se renouvelle chaque année. Ils espèrent qu?un festival consacré à la musique gnawie sera créé et institutionnalisé à l?instar du festival d?Essaouira (Maroc) qui accueille annuellement les grands noms de la musique gnawie et du jazz fusion. C?est-à-dire des musiques ethniques.