Résumé de la 18e partie n Une autre théorie va chercher Jack l?Eventreur dans l?entourage de la famille royale britannique. Que penser de cette histoire ? Joseph Sickert, fils illégitime du peintre Walter Sickert, a avoué en 1978 qu?il avait inventé de toutes pièces l?histoire de la reine ordonnant la suppression des prostituées qui voulaient faire chanter la famille royale. Le même Joseph Sickert devait affirmer être le fils naturel du prince Albert Victor et il a soutenu avoir été pourchassé par un émule de Jack l?Eventreur, l?Eventreur du Yorkshire, Peter Sutcliffe. En dépit des aveux de Joseph Sickert, l?hypothèse du peintre a été reprise en 2002 par la romancière américaine Patricia Cornwell. Cet auteur de romans policiers à succès a décidé de reprendre l?enquête sur les crimes de Jack à partir de la piste du peintre Walter Sickert. Il faut rappeler que Sickert est l?un des plus grands peintres anglais modernes. Il est né en Allemagne d?un père d?origine danoise et d?une mère irlandaise. Il s?est d?abord intéressé au théâtre avant de se consacrer à la peinture. Il a étudié dans la prestigieuse Slade School et a été l?élève du grand peintre anglais Whistler ; il a travaillé également avec Degas, qui a dû lui faire aimer la peinture impressionniste. Il a souvent résidé dans les quartiers populaires qu?il aimait peindre. Ses peintures s?inspirent du monde du théâtre, des music-halls ainsi que du public qui les fréquentait. Il a peint aussi, à partir de photos et de gravures, les quartiers populaires. Son ?uvre est aujourd?hui dispersée dans plusieurs musées, en Angleterre et en France. C?est sur cette ?uvre que Cornwell va s?appuyer pour accuser le peintre. Elle va réunir une documentation importante sur le personnage et faire appel à de nombreux experts pour l?aider dans sa tâche. Celle-ci, on le devine, n?était pas facile, l?affaire s?étant déroulée il y a plus d?un siècle et tous ses protagonistes ayant disparu. La romancière examine toutes les hypothèses émises jusque-là et s?arrête au personnage de Sickert. Elle examine toutes les ?uvres du peintre auxquelles elle a accès et découvre une ?uvre étrange, pleine de violence et dominée par la mort. «La première reproduction sur laquelle je tombai, écrit-elle, était un tableau de 1887, représentant la célèbre chanteuse victorienne Adda Lundberg, au Marylebone Music-Hall. Elle est censée être en train de chanter, mais on dirait qu?elle hurle sous les regards d?hommes concupiscents et menaçants.» Cornwell va être frappée par cette violence mais aussi la haine des femmes qui transparaît dans l??uvre du peintre. Certaines scènes, montrant des femmes nues dans des chambres sordides, étendues sur des lits en fer, évoquent irrésistiblement les victimes de l?Eventreur. En fait, derrière le peintre mondain, élégamment vêtu et affable, se cachait un personnage inquiet et sournois, à la misogynie évidente. Et la romancière pense qu?un tel homme pouvait parfaitement se glisser, la nuit, dans les quartiers populaires et se cherchait une prostituée pour assouvir ses instincts de meurtre. (à suivre...)