Andreï Shevchenko pouvait craindre de rejoindre la liste noire des grands joueurs privés de Coupe du monde mais, grâce à la qualification pour le Mondial allemand, le capitaine ukrainien peut désormais viser le panthéon du football. Vitesse, puissance, technique et sang-froid devant le but : l'AC Milan ne regrette pas les 37 millions de dollars versés au Dynamo Kiev en 1999 pour acheter le brillant attaquant. Au Dynamo Kiev, il a tout gagné (5 titres nationaux d'affilée, 3 coupes d'Ukraine). Mais c'est contre Barcelone que «l'arme fatale», comme l'ont surnommé ses supporteurs, acquiert une autre dimension : il inscrit un mémorable triplé pour Kiev sur la pelouse du Camp-Nou en septembre 1997. Le Dynamo atteint alors les demi-finales de la Ligue des champions, en grande partie grâce à son enfant prodige. En 1999, la Fifa le classe 3e meilleur joueur de l'année. L'idole ukrainienne revient pourtant de loin: en 1986, à 9 ans, il avait dû quitter sa ville, proche de Tchernobyl... A Milan, il préfère habiter en centre-ville quand ses coéquipiers vivent en zone résidentielle. Et il a su réussir une adaptation éclair : «Shevagol» devient le premier étranger à être sacré meilleur buteur au terme de sa première saison en Italie (24 buts).