Le quotidien américain à grand tirage The Washington Post, dans son édition de dimanche, rend hommage à la grande chanteuse algérienne, Cheikha Rimiti, la rebelle de la musique rai, décédée le 15 mai dernier à Paris, des suites d'une crise cardiaque. «Cheikha Rimiti était considérée comme la reine du rai», lit-on dans l'article illustré d'un portrait de la défunte pris lors de son second concert, en 2002 (elle y avait chanté aussi en 2001) au Central Park Summer Stage, de New York. Pour l'auteur de l'article, Cheikha Rimiti, qui s'est toujours opposée aux tabous, chantait de façon audacieuse et sans détours sur tous les maux sociaux, la misère, la sexualité, les ravages de la boisson, l'oppression et aussi sur l'indépendance, et sa voix agressive, profonde et aguerrie a fait d'elle une star internationale. Revenant sur quelques étapes de la carrière de la grande diva de la chanson populaire algérienne, depuis ses débuts, dans les années 40, après son départ de Sidi Bel Abbes, sa région natale, et son installation à Relizane, le journal relève qu'elle a, depuis, écrit des centaines de chansons et de complaintes qui racontent les difficultés de la vie, mais aussi les tragédies du colonialisme et le dur quotidien des petites gens. Cheikha Rimiti a été redécouverte par la world-music dans les années 90 et ses albums travaillés selon les normes musicales modernes gagneront plus d'audience et de succès, note le critique du Washington Post, citant son album Sidi Mansour, réalisé en partie dans les studios parisiens et de Los Angeles, et sorti en 1994 avec des morceaux du guitariste américain Robert Fripp des King Crimson et de Flea, le bassiste du groupe Red hot chili peppers. Par ailleurs, le quotidien new-yorkais The New York Times avait réservé, dimanche dernier, une de ses critiques, dans son supplément sur les livres book review, au dernier titre de Yasmina Khadra The attack, sorti récemment en traduction anglaise aux Etats-Unis.