Résumé de la 111e partie n Pour se venger d'une société qui le rejette, Arthur passe à l'action et met le feu à l'établissement hospitalier, après avoir pris toutes les dispositions pour faire croire à un incendie accidentel. Glory et lui allaient chez les revendeurs de livres d'occasion, feuilletaient quelques ouvrages et revenaient à la maison avec six ou sept volumes. Puis ils s'installaient confortablement pour lire, heureux. Mais les bouquins cornés aux couvertures tachées qu'ils avaient pris plaisir à acheter paraissaient pauvres et minables à côté de ce livre à la couverture glacée et aux pages neuves et lisses. Les filles du bureau le lui avaient offert. Glory lui avait préparé un poulet rôti, de la sauce aux airelles et des muffins chauds. Mais manger seul un dîner de Noël n'était pas un plaisir. Elle avait dit qu'elle n'avait pas faim. Elle semblait plongée dans ses pensées. Il l'avait surprise à plusieurs reprises, les yeux fixés sur lui, l'air interrogateur et inquiet. Son regard lui rappela celui de Mme Harnick. Il ne voulait pas que Glory eût peur de lui. «J'ai un cadeau pour toi, lui dit-il. Je suis sûr qu'il te fera plaisir.» Hier, au magasin discount, dans le centre commercial, il avait trouvé un tablier blanc à fronces, et mis à part quelques taches sur la robe, la poupée Raggedy Ann était comme avant. Il avait également acheté du papier cadeau et des rubans d'emballage pour lui donner un air de véritable cadeau. «Moi aussi, j'ai quelque chose pour toi, père.» Ils échangèrent gravement leurs présents. «Ouvre la première», dit-il. Il voulait voir sa réaction. Elle allait être tellement heureuse. «Bon.» Elle sourit. Il remarqua que ses cheveux avaient éclairci. Les avait-elle fait décolorer ? Elle dénoua soigneusement le ruban, retira le papier, et le tablier à fronces apparut en premier. «Qu'est-ce... oh, père !» Elle était stupéfaite. «Tu l'as retrouvée. Quel joli tablier neuf !» Elle semblait contente, mais pas aussi folle de joie qu'il ne s'y attendait. Puis son visage devint pensif. «Regarde cette pauvre figure toute triste. C'est ainsi que je me voyais. Je me souviens du jour où je l'ai peinte. J'étais très malade, n'est-ce pas ? — Tu la prendras à nouveau dans ton lit ? demanda-t-il. C'est pour cela que tu la voulais, n'est-ce pas ? — Oh, non. Je voulais seulement la voir. Regarde ton cadeau. Je crois qu'il va te faire plaisir.» C'était un beau chandail en laine, bleu et blanc, avec un col en V et des manches longues. «Je l'ai tricoté pour toi, père, lui dit gaiement Glory. Tu te rends compte, j'ai enfin pu me mettre à un ouvrage et le terminer ! J'ai l'impression de commencer à m'en sortir. Il est temps, tu ne trouves pas ? — Je t'aime telle que tu es, dit-il. J'aime m'occuper de toi. — Mais bientôt, ce sera peut-être impossible.» Ils savaient tous les deux ce qu'elle voulait dire. (à suivre...)