Reproches n Le cabinet d'Ehud Olmert et l'armée font face à des critiques croissantes en Israël sur leur gestion de la guerre. Au premier jour d'un fragile cessez-le-feu, le chef de l'opposition, Benjamin Netanyahu, numéro un du Likoud, a prévu de demander des comptes à la majorité à la Knesset, réunie en séance extraordinaire. Selon un de ses proches, «il s'agit de la guerre la plus misérablement conduite de toute l'Histoire d'Israël». Même ton pour le responsable de l'Union nationale - Parti national religieux d'extrême droite, pour qui «le cessez-le-feu est un leurre, un simple répit, dont le Hezbollah a besoin pour se réarmer et se préparer au prochain round». Il reproche à Ehud Olmert d'avoir attendu jusqu'à vendredi soir pour ordonner une offensive terrestre élargie au Liban Sud. «Impossible pour Tsahal de régler en 48 heures un problème créé en 6 ans», depuis le retrait israélien unilatéral du Liban Sud, a-t-il affirmé à la radio publique israélienne en allusion à l'arsenal de roquettes accumulé par le Hezbollah. A l'autre bord de l'échiquier politique, le chef du parti de gauche laïque Meretz, «une colombe», a formellement exigé la constitution d'une commission d'enquête. «Nous devons savoir pourquoi Tsahal a reçu l'ordre de réaliser en 48 heures ce qu'il n'a pu faire en un mois», a-t-il dit à la radio. Au sein du cabinet Olmert, des dissensions se font jour. Le ministre des Transports s'est ainsi abstenu durant le vote sur la fin des hostilités, soulignant «qu'il ne prévoit pas clairement le désarmement du Hezbollah». «Cet accord est plein de trous (...) Il donne le sentiment que nous avons perdu la guerre», a renchéri son collègue des Infrastructures. Selon le chef des Renseignements militaires israélien, «une prochaine confrontation avec le Hezbollah est inéluctable». Les médias israéliens reprochent pêle-mêle à Olmert son «arrogance», d'avoir sous-estimé la résistance du Hezbollah, surestimé la puissance de ses forces, fixé des objectifs «présomptueux», et mal préparé l'arrière. Ils reprochent, en outre, à Dan Haloutz, un général d'aviation, d'avoir fondé sa campagne sur des bombardements aériens intensifs et des incursions d'unités d'élite, plutôt que sur une offensive terrestre massive.