TNA Union des travaux du metteur en scène italien Toni Cafiero et de l?auteur serbe Biljana Srbljanovic pour dénoncer la guerre et ses affres. C?est avec une vingtaine de minutes de retard que la compagnie faux Magnifico a présenté la générale de la trilogie de Belgrade au TNA. Farniente tout méditerranéen ou aléas du spectacle ? Toujours est-il que l??uvre théâtrale sera bel et bien jouée. Une ancienne camionnette, une guimbarde rafistolée et de couleur sombre meublent le centre de la scène. Et à la place des classiques, trois coups d?envoi. Ce sont les bruits de pas des acteurs qui, placés l?un près de l?autre, annoncent le début du spectacle. Identiques au roulement du tambour, si leurs pas sont bien audibles, les acteurs, quant à eux, majestueux sur scène sont à peine visibles dans cette singulière luminosité . Celle-ci, mitigée entre le clair et l?obscur, le défini et le non-défini, permet tour à tour de mieux voir ce véhicule de fortune, de rendre ces ombres impersonnelles et, en même temps, de les unir par un lien puissant. Perçue dans cet ordre, c?est cette «trilogie» que le spectateur découvre. Dans la mise en scène de Toni Cafiero et le texte de Biljana Srbljanovic présenté pour la première fois au TNA, sont absents le conformisme et la rigidité du théâtre classique : les acteurs s?expriment simplement et sans ambages. Quelquefois, ils sont gouailleurs mais ne s?exécutent jamais avec emphase. L?exil des serbes est le sujet abordé par l?auteur dans cette pièce. Celui-ci est exprimé par des mots et à travers des maux caractéristiques. de cette déchirure, telle que la quête de l?identité ou encore la recherche de sa même douleur chez l?autre. Ainsi, lorsque ces jeunes exilés se rencontreront un an après la guerre, qui a dévasté leur pays, chacun va chercher chez l?autre une partie de lui-même. Cependant, on ne saura jamais comment s?est fait leur départ de Serbie, comme si cette déchirure constitue encore pour l?auteur une blessure encore vivace et douloureuse. Toutefois, ce qui est à noter c?est que si la vérité cruelle et mordante de l?exode des serbes de 1994 n?a pas été présentée avec la cruauté des real TV d?antan, la mise en scène de Toni Cafiero et les variations de lumières réalisées par Eric soyer ont su rendre au thème ce que l?efficience est à l?image. Trilogie de Belgrade de Biljana Srbljanovic. Mise en scène et décoration de Toni Cofiero avec Djamel Guermi, Eric Soyer, Yann Lheureux et Bruno Matalon. Théâtre national Mahieddine-Bachtarzi 10, rue Hadj-omar - Alger Tél. : (021) 71.45.67.