Solidarité n Durant les ramadans passés, des tonnes de denrées alimentaires, destinées en principe aux pauvres, ne sont jamais arrivées à destination. Cette année, les pouvoirs publics veulent stopper le trafic. Au ministère de l'Emploi et de la Solidarité nationale, il y a déjà les senteurs du ramadan. Comment détecter les vrais nécessiteux des faux ? Comment faire profiter les pauvres des couffins de ramadan tout en leur épargnant les longues chaînes ? Comment éviter les détournements et les spéculations, habituellement courantes durant le mois sacré ? Ce sont autant de questionnements auxquels le département de Djamel Ould Abbas entend trouver des réponses. Le ton a été donné hier par le lancement officiel de l'opération «Solidarité ramadan-2006» et l'installation de la commission nationale lors d'une cérémonie qui s'est déroulée au siège du ministère. «Cette année, le lancement de la préparation de l'opération s'est fait suffisamment à l'avance dans le but de bien prendre en charge les franges démunies de la société au cours du mois sacré», a fait savoir Ould-Abbas. Du coup, les «enquêteurs» que chapeaute la tutelle auront exactement trois semaines pour accomplir convenablement leur tâche qui consiste essentiellement à recenser le nombre d'Algériens pour qui le ramadan est un enfer, étant sans provisions, un mois durant, et surtout arriver à temps à démasquer ceux qui profitent de la distribution des denrées alimentaires pour en faire un marché juteux se chiffrant à des milliards de dinars. Ces enquêteurs auront aussi à démasquer ceux qui, loin d'être dans la disette, redoublent de procédés diaboliques et astuces pour accaparer, sans scrupule aucun, des couffins destinés aux plus démunis. La guerre déclarée à «la mafia du couffin» passe inévitablement, selon le département de la Solidarité, par la décentralisation de l'achat et de la distribution des denrées alimentaires destinées aux restaurants de la Rahma et aux couffins du ramadan. Le ministre a annoncé, d'ailleurs, dans ce sens, la mise en place de commissions régionales chargées de préparer l'opération au niveau de chaque wilaya. Le but recherché : «Eviter tout détournement ou spéculation», a-t-il martelé. Reconduite pour la 6e année consécutive, l'opération Solidarité ramadan nécessite, selon M. Ould-Abbès, «le concours des institutions de l'Etat», à savoir le ministère, les Assemblées populaires de wilaya(APW) et les Assemblées populaires communales (APC), mais aussi celui «du citoyen connu pour sa générosité et sa solidarité». Dans ce registre précis, le ministre a rappelé que «les dons des bienfaiteurs sont passés de 5 milliards de centimes durant le ramadan de l'année 2000, à 66 milliards de centimes en 2005».