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«C'est mon seul capital»
Publié dans Info Soir le 31 - 08 - 2006

Débrouille n Sa boutique est à l'entrée de la salle des conférences du Cnes. Sur deux marches d'escalier, longues de 4 mètres et larges de 30 à 60 cm, ses livres sont étalés.
Mouloud Harbadi est un amoureux du livre ; son monde, ce sont les personnages de Joyce. Il évolue constamment dans le monde des lettres. Pourtant, cet homme de 42 ans, marié récemment, n'a que le niveau de terminale. «Il s'agit bien du niveau académique», tient-il à souligner, signifiant que sur un autre plan, celui de la connaissance, du savoir et de la culture, c'est une autre paire de manches. Il évoque les difficultés du métier de bouquiniste. «On travaille la peur au ventre» car il est «interdit par la loi de s'installer dans la rue. A tout moment, les policiers peuvent venir nous confisquer la marchandise», précisant que ces livres sont son seul capital. La longue aventure, Mouloud l'a commencée en 1993 d'une manière régulière. «Auparavant, je vendais des livres de manière périodique», explique-t-il. Il a fait pratiquement tous les murs d'Alger, sous le tunnel des Facultés, la Grande-Poste, mais depuis 1997, il est installé à la rue Arezki-Hamani, «loin des regards et des problèmes», dit-il. Gros lecteur, Mouloud, cite de mémoire les centaines de livres qu'il a lus. «Pratiquement, mes clients sont devenus des amis», dira-t-il. Ses propos se vérifient durant les deux heures passées avec lui, à discuter du livre et de ses nombreux contours. A chaque fois de chaleureuses salutations, entre lui et ses clients. «Comment va la famille ?»
Au fil des ans, une forte amitié a fini par lier Mouloud à une bonne partie de ses clients. «Il y a des gens qui m'invitent chez eux, explique-t-il, en échangeant des livres.» Parfois, «mes amis me ramènent des clients, me donnent des tuyaux sur les bonnes occasions». Mouloud, de l'avis de quelques clients rencontrés sur place, est un authentique bibliophile. Il conseille sur les auteurs, arrange sur les prix, de surcroît avec le sourire. A le voir de loin, il est toujours devant ses livres, le regard planté dans les yeux des personnages, l'oreille à l'écoute du client. «L'avenir me fait peur, dit-il. Auparavant je ne faisais pas attention au quotidien, me contentant de vivre.» Désormais, il est responsable de famille, il ne peut tolérer l'angoisse des lendemains. «Parfois je gagne assez d'argent pour rentrer content chez moi, mais parfois rien.», explique-t-il, précisant que le commerce du livre est «une question de chance» et que celui qui veut s'enrichir n'a qu'à choisir un autre créneau. Sa grande culture se vérifie dans la discussion : sociologie, histoire, lettres…, mais son hobby reste la langue de Schakespeare. Aussi belle que Juliette, il a passé des années à la courtiser : «Sa grammaire est simple, mais les structures de ses phrases sont complexes.» Cet acquis, il l'utilise à titre humanitaire avec des associations caritatives qui «me sollicitent pour que je leur traduise des textes de l'arabe vers l'anglais». «Ce n'est pas facile, d'autant plus que le texte religieux n'est pas simple. J'éprouve des difficultés, car, même les dictionnaires les plus étoffés n'offrent pas de termes adéquats pour certaines expressions, c'est pourquoi je recours à des mots composés», explique-t-il. En attendant des jours meilleurs, Mouloud Harbadi continue à veiller sur ses personnages que sont les auteurs et de tendre les livres comme on offre une fleur…


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