Verdict n Ce que tous les opposants au Dr Messaoudi n'ont pas pu faire depuis des années, la Direction de la jeunesse, des sports et des loisirs (Djsl) d'Alger l'a fait en écartant définitivement celui qui a régné sans partage depuis 2001. Il a survécu à toutes les tempêtes, à toutes les critiques et attaques, à toutes les tentatives de putsch. Il a fait face à la grogne de la rue, il a affronté les médias et les autorités durant les pires moments qu'a traversés le vieux club algérois lors de la relégation du Mouloudia en Division II. Il a fait le dos rond, lorsque le club s'est fait humilier à plusieurs reprises (1-6 contre la JS Kabylie, 0-5 contre le Zamalek, 0-4 contre le CS Sfax, 1-8 contre le WA Tlemcen), il a manœuvré dans l'ombre pour piéger ses détracteurs, il a repoussé les pires assauts de ses opposants, jusqu'à cette date fatidique du 20 octobre 2006. En cette soirée du ramadan, le Dr Messaoudi, qui s'est révélé un habile orateur et un fin tacticien des jeux de coulisses, était absent à l'assemblée générale ordinaire de l'association El-Mouloudia et du MC Alger pour la présentation de ses bilans des saisons 2004/2005 et 2005/2006. Une assemblée reportée déjà à plusieurs reprises et pour laquelle la Djsl a donné suffisamment de temps au Dr Messaoudi pour la préparer et surtout mettre en conformité ses bilans. Aujourd'hui, ces bilans ne seront pas présentés à l'assemblée générale, quelle qu'en soit sa composante, mais risquent d'atterrir sur le bureau du procureur de la République du fait que le Dr Messaoudi a fait l'objet d'une destitution officielle de son poste de président. En fait, la Djsl, par la voix de son représentant M. Kada, n'a fait qu'entériner la démission de celui-ci présentée, il y a quelques mois au comité directeur du club qui l'a acceptée et l'a envoyée officiellement au représentant de la tutelle. À partir de ce moment, le Dr Messaoudi n'était plus président du MC Alger, mais il devait continuer d'exercer jusqu'à ce qu'il présente ses bilans à l'assemblée générale qui, elle, décidera de sa reconduction ou non à la tête du club. Toujours est-il que cette tournure des événements cache mal plusieurs zones d'ombre, telles que les tergiversations de la Djsl avant de se prononcer définitivement sur le sort du toubib ou bien ces documents (les fameux bilans, dénoncés par le commissaire aux comptes) qui n'ont jamais atterri sur le bureau de la direction représentative du MJS comme le stipulent les règlements. Par ricochet, la situation vécue par le Doyen ces derniers mois a mis encore une fois à nue l'incohérence de ce club sur le plan statutaire (le football sous la coupe d'El-Mouloudia et le reste des disciplines gérées par Sonatrach), ses incohérences et ses innombrables incompétences sur le plan de la gestion administrative et financière. La politique d'exclusion prônée depuis plusieurs années par le Dr Messaoudi et ses amis du comité directeur, aujourd'hui passés dans l'opposition, n'a fait qu'élargir le fossé entre les différentes tendances que compte la famille du MCA, notamment les anciens joueurs qui, eux, tentent de tirer une légitimité de leur statut et de leur passé sportif.