Résumé de la 4e partie Le jardinier est soupçonné d?avoir tué Joan Woodhouse, la bibliothécaire étranglée par son collier de perles fines. Les initiales gardent leur mystère, et au bout de deux années d?enquête, l?inspecteur Narborough remet un rapport au chef de Scotland Yard : il n?a rien trouvé. «Il s?agit d?une call-girl particulièrement astucieuse, c?est tout. Pourtant l?une de mes déductions est qu?elle a pu mettre en péril la réputation d?un homme connu, ou éminent, lequel l?aurait tuée pour préserver cette réputation. C?est une possibilité qui ne nous mène nulle part. Je n?ai trouvé aucun témoin pouvant me mettre sur une piste. Cette fille vivait ses amours en cachette. Personne ne s?en doutait dans son entourage? Ce qui explique les choses, c?est qu?elle ne monnayait pas ses charmes. Elle vivait de son salaire, uniquement. Je dirais donc que Joan Woodhouse était une collectionneuse, une nymphomane en quelque sorte. Il reste le dernier rendez-vous. X est l?assassin. Je crois plus à cette théorie qu?à l?autre. Je crois même qu?elle a pu tomber amoureuse de X. Car du jour de la rencontre à sa mort, c?est-à-dire plus de vingt jours, elle n?a rien noté. Rien, contrairement à ses habitudes. Mais je n?ai aucune idée sur le mobile du crime.» Scotland Yard classe provisoirement l?affaire. Et elle rebondit quelques jours plus tard, avec l?arrivée d?un détective privé, ancien de Scotland Yard d?ailleurs. Il s?appelle Jacks. Il veut reprendre le dossier, car il connaissait Joan. En tout bien tout honneur, car il a soixante-cinq ans passés, et ne fréquentait que la bibliothèque. C?est-à-dire la bibliothécaire, et non Joan Woodhouse. Jacks refait l?enquête, elle dure un an, et il en dépose les résultats sur le bureau de son collègue, l?inspecteur Narborough. «J?ai trouvé ! Voici d?abord la photo de Joan avec un inconnu. C?est une amie à elle qui l?a retrouvée par hasard. Cet homme était son fiancé. Il ne figure pas dans le petit carnet. J?ai découvert son identité, et voilà. Il a tué par jalousie lors d?un dernier rendez-vous, c?est évident. On n?épouse pas une femme qui a cent cinquante amants à la fois !» Avis de recherches, photos dans la presse, Scotland Yard remet en branle la machine policière et l?inconnu se présente de lui-même trois mois plus tard. Il était en voyage en Australie, il ignorait qu?on le soupçonnait de meurtre, et pour cause, son voyage a duré trois ans, du 5 janvier 1948 à maintenant. Il avait même oublié Joan, dont il ne fut qu?un fiancé épisodique. Il précise d?ailleurs : «Elle ne tenait pas du tout au mariage, c?était une fille indépendante.» Sans se décourager, le détective privé reprend tout à zéro. Il tient à résoudre cette énigme. Il a besoin de la publicité fantastique que lui apporterait un résultat, alors que le tout Scotland Yard baisse les bras devant l?énigme la plus étrange de l?après-guerre. Et le voilà qui entame un autre cheval de bataille : l?assassin c?est Stilwell, le jardinier ! Et le scénario du crime se déroule ainsi : Joan veut prendre un bain de soleil ce jour-là, elle se déshabille, s?allonge et s?endort à l?abri des arbres. Son corps nu est ravissant en plein dans les rayons du soleil. Le bain de soleil est possible, l?endroit est idéal, c?est alors que passe le jardinier. (Il passe là presque tous les jours pour raccourcir son chemin). L?homme voit le spectacle, il est pris d?un désir furieux et l?on connaît la suite. Ayant étranglé Joan par accident en quelque sorte pour l?empêcher de crier, il s?enfuit. Mais pris de remords et ne supportant pas de savoir le cadavre là, dans le parc, à l?abri des regards, croyant qu?on ne le découvrira pas assez vite, il fait semblant de le découvrir lui-même. Toute cette belle théorie lui paraît fondée sur le fait que Stilwell, marié, trompait sa femme, et qu?il était le seul à traverser le parc tous les jours. Stilwell est interrogé à nouveau jusqu?aux limites de la torture morale. Puis, faute de preuves, faute d?aveu et faute de logique surtout, la thèse est à nouveau abandonnée. Sans se décourager, le détective Jacks repart en campagne. Il est payé cette fois par la famille de Joan, impressionnée par son acharnement à découvrir la vérité. Et il s?acharne effectivement à nouveau sur le malheureux Stilwell, pour qui la vie devient rapidement intenable, jusqu?au jour où il est présenté devant un jury, accablé de présomptions et de déductions incroyablement précises sur son emploi du temps et la longueur de ses mains d?étrangleur. L?accusation se base aussi sur un examen psychologique le montrant comme un sexuel agressif, à la limite des normes habituelles. Mais Stilwell le jardinier est acquitté définitivement, et la théorie du détective privé mise en pièces par la défense avec une tout aussi grande précision dans le détail. (à suivre...)