En dehors de la culture musulmane, des classifications des rêves ont été également faites. Ainsi, la plus ancienne est celle que l'on trouve chez Homère, le fameux poète grec de l'Antiquité, auteur des célèbres poèmes L'Iliade et L'Odyssée. Dans un passage mettant en scène Ulysse et Pénélope, Ulysse dit à sa femme, qui lui parle de ses rêves : «Il y a des rêves insignifiants et des rêves précieux.» Les rêves insignifiants sont les rêves de tous les jours, au cours desquels on revoit ce qu'on a fait dans la journée ou qui permettent de satisfaire des désirs non satisfaits à l'état de veille ; les rêves précieux sont les rêves porteurs de messages inspirés par les dieux et qui révèlent aux hommes des vérités cachées. Cette classification est reprise tout au long de l'Antiquité par les auteurs grecs et romains. Ainsi, l'écrivain latin Ménandre distingue, lui aussi, les rêves inspirés par les dieux et les rêves quotidiens. Alors que les premiers révèlent des vérités, annoncent des événements futurs ou font des mises en garde, les autres sont si ordinaires qu'ils ne méritent pas d'être interprétés. Au Moyen Age, Albert le Grand va dans le même sens. Seulement, auteur chrétien, il ne parle plus, pour les grands rêves, de dieux mais de Dieu. La plupart des auteurs modernes, inspirés par les théories de la psychanalyse, ne voient dans le rêve que l'expression de l'inconscient et des désirs refoulés, révélateurs des frustrations et des troubles. Ils ne proposent donc pas de classification Mais on peut, au vu des études et des expériences qui ont été faites sur le rêve, en proposer une.