Menace n Le chef radical prédit l'échec de la nouvelle stratégie de Bush. Cette menace survient sur fond de tensions au sujet de la détention de cinq Iraniens arrêtés la veille par l'armée américaine lors d'un raid controversé dans le nord de l'Irak. La «nouvelle stratégie de Bush n'est pas la bienvenue et, par-dessus tout, les soldats américains ne sont pas les bienvenus», a déclaré, hier, vendredi un porte-parole du courant du puissant chef radical chiite irakien Moqtada Sadr. «Les Américains feraient mieux d'éviter à leurs fils de venir en Irak, d'où ils risquent de repartir dans des cercueils», a-t-il ajouté, après l'annonce mercredi dernier par Bush de l'envoi en renfort de 21 500 militaires américains en Irak, s'ajoutant aux 132 000 GI's déjà présents. «Le problème aujourd'hui en Irak est la présence des Américains. L'augmentation de cette présence ne fera qu'envenimer le problème. Ce n'est pas le premier plan annoncé par Bush. Tous ont échoué et celui-là ne fera pas mieux», a averti le porte-parole de Moqtada Sadr dirigeant de l'armée du Mahdi, l'une des plus puissantes milices irakiennes, régulièrement accusée d'exactions contre la communauté sunnite et d'attaques contre la force multinationale. Le courant Sadr avait annoncé fin novembre qu'il retirait son soutien au Premier ministre Nouri al-Maliki, après une rencontre de ce dernier avec Bush. Maliki mène des négociations avec Moqtada Sadr pour obtenir de nouveau son soutien, malgré l'hostilité de Washington. Par ailleurs, un raid controversé de l'armée américaine à Erbil, au nord de Bagdad, au cours duquel six Iraniens avaient été arrêtés la veille, a suscité la colère des autorités kurdes et a mis dans l'embarras le gouvernement irakien dominé par les chiites. Une polémique a éclaté sur le statut des locaux visés par le raid, présentés comme un bureau de liaison iranien par le chef de la diplomatie irakienne, mais qualifié de consulat par les autorités locales kurdes et le gouvernement iranien. Sur un autre registre, les forces américaines pourraient désormais viser des dirigeants chiites et sunnites à Bagdad en vertu d'une nouvelle politique approuvée par le gouvernement irakien, a indiqué jeudi dernier un haut responsable militaire. Ce responsable a indiqué, sous le couvert de l'anonymat, que les Irakiens avaient accepté de lever les restrictions qui, jusqu'ici, empêchaient les forces américaines de s'attaquer à certains dirigeants «extrémistes». Avant d'ajouter que les Irakiens étaient également d'accord pour lever les restrictions sur les opérations américaines à Sadr City, le bastion des radicaux chiites. Tout en précisant que les forces américaines ne s'attaqueraient pas aux leaders politiques.