Ils sont plus d'une vingtaine à Alger à partager le même amour pour les vieilles voitures dont certains en possèdent plusieurs et auxquelles ils consacrent beaucoup de temps et de soins. Parfois legs parental, la passion est aussi chargée de beaucoup de nostalgie pour un passé révolu et dont ces vieilles voitures portent l'empreinte. A Alger, ce sont plus de vingt collectionneurs qui se connaissent, s'échangent les informations, les astuces, les techniques et savourent le même plaisir de dessiner avec du vieux de belles fresques qu'on croyait pourtant révolues à jamais. Ils ont une soixantaine de voitures, voire plus, qui ont l'âge d'un grand-père laminé par le poids des ans. Mais si grand-père vieillit, grand-mère Traction, elle, n'a pas pris la moindre ride. C'est le fruit d'un travail fait avec passion, sans relâche, par des personnes qui ne se lassent pas de remonter, certes péniblement, les chemins escarpés d'un lointain passé, mis pourtant au placard depuis longtemps. La passion est tenace : «Il est rare de trouver un collectionneur qui dispose d'un seul véhicule. Dans son antre, on trouve généralement plusieurs véhicules pour lesquels on doit dépenser beaucoup d'argent», reconnaît Cherfi, un passionné, qui avoue encore que «ces voitures aiment les vieilles routes, comme Souidania, Rahmania et El-Achour, là où il existe encore quelques espaces de prairies. Là où il y a encore de la verdure. Là où ces voitures peuvent ressusciter les émotions d'antan».