Chiffre n Parmi les 193 000 universitaires ayant bénéficié de cette formule, la grande partie attend le recrutement depuis plus de deux ans ! «Nous avons opté pour le pré-emploi car nous n'avons pas d'autre alternative. Le recrutement se fait par voie de connaissances personnelles et rares sont ceux qui ont eu cette opportunité. Cette situation pousse un bon nombre d'universitaires à abandonner leurs soi-disant postes d'emploi…» Telle est la réponse unanime des diplômés de l'enseignement supérieur pris en charge dans le cadre du pré-emploi. Ils étaient nombreux lors de la présentation, hier, de l'Enquête nationale sur l'emploi réalisé par l'Office national des statistiques (ONS) au ministère de l'Emploi et de la Solidarité nationale. Djamel Ould Abbas, premier responsable du secteur, a souligné que «cette formule entre dans le cadre de la création de l'emploi par la solidarité et constitue un outil important pour l'amélioration de l'employabilité de ces diplômés». Pour l'année en cours, plus de 100 000 universitaires, dont 40 000 nouveaux diplômés, bénéficieront de Contrats de pré-emploi (CPE), a-t-il ajouté. Concernant les opportunités de leur recrutement définitif, M. Ould Abbas a indiqué que les autres départements doivent contribuer à leur prise en charge. «Le ministre de l'Intérieur s'est engagé à en recruter pas moins de 3 500 dans les administrations locales au cours de cette année. Si les autres département se mettent de la partie, une grande partie de ces jeunes bénéficieront de postes d'emploi permanents», a-t-il affirmé. Le ministère de l'Education nationale compte prendre en charge près de 7 000 universitaires pour les cours de soutien, mais toujours dans le cadre du pré-emploi, a souligné le représentant du ministère. Revenant sur l'enquête réalisée sur le chômage, le ministre a estimé que le taux de 12,3% s'explique par les grands projets structurants lancés ces dernières années dans les différents secteurs ainsi que les différentes formules mises en place pour la création d'emploi (Ansej, Angem et Cnac). L'enquête réalisée durant les mois d'octobre et de novembre 2006 avec comme période de référence la dernière semaine du mois d'octobre a touché 50 000 foyers à travers le territoire national. Selon les résultats de l'enquête, 70% des chômeurs ont moins de 30 ans. Les universitaires ne représentent que 10% de la population active occupée, ce qui nécessite la mise en place d'autres formules de création d'emplois pour ces deux catégories. L'enquête a également fait état du recul du salariat au profit d'activités indépendantes chez les employeurs privés et 27,7% des salariés ne sont pas permanents. Concernant la déclaration des employés à la sécurité sociale, l'enquête indique que pas moins de 78% des employés dans le secteur privé ne sont pas assurés. Les inspections du travail sont donc appelées à fournir de gros efforts pour mettre un terme à toutes les formes de violation du code du travail.