Résumé de la 55e partie n Amine était bien à l'adresse indiquée à Mohamed au téléphone. Les retrouvailles sont particulièrement émouvantes. Ne restez pas debout, dit le vieux Slimane, prenez place, prenez place ! Mais Fadhéla et Mohamed ne veulent pas lâcher leur fils comme s'ils craignaient qu'il leur échappe de nouveau. — Mettez-vous sur le divan, dit le vieux, il est assez grand pour vous porter tous les trois ! Ils s'installent. — Je vais apporter du café, de la limonade, des gâteaux, dit la vieille. — Non, non, dit Mohamed, nous vous avons assez dérangé. Restez, parlez-nous plutôt... — Je vois, dit la brave femme, vous voulez des explications... Vous voulez savoir comment Nadir, je veux dire Amine, a atterri ici ? — Oui, dit Mohamed — Il pourrait vous l'expliquer lui-même, mais je crois qu'il n'est pas en état de le faire... Amine a pris la main de son père et s'est serré contre sa mère. — Eh bien, dit la vieille, je revenais de courses de la supérette du quartier, quand j'ai trouvé Amine, assis sur le seuil de ma porte, il avait l'air d'un chien battu, apeuré et, visiblement affamé. Je lui ai demandé ce qu'il faisait là. Il m'a répondu qu'il était perdu. Il semblait aussi affamé. «Tu veux manger quelque chose ?», il m'a dit : «oui». Je l'ai fait entrer. Je lui ai servi à manger. Il a dévoré son assiette. Je l'ai resservi, et je l'ai vu fermer les yeux. «Tu es fatigué ?», ai-je dit. Il ne m'a pas répondu. Il s'est affalé sur la table et il s'est mis à ronfler. Je l'ai pris et je l'ai emmené dans ma chambre où il a dormi plusieurs heures d'affilée. Fadhéla serre son fils contre elle, comme si elle avait peur qu'il lui échappe de nouveau. Mohamed, lui, est très ému. «A son réveil, je lui ai encore donné à manger. Slimane est arrivé et a voulu lui poser quelques questions, mais il n'a pas voulu répondre.» «Je suis perdu», se contente-t-il de répondre. Plus tard, il nous a avoué qu'il avait été abandonné par ses parents, qui se sont séparés et qui sont partis chacun de son côté. Amine baisse les yeux. — Il m'a demandé, poursuit la vieille, s'il pouvait rester quelque temps chez nous. J'ai accepté avec joie. — Vous auriez dû informer la police, dit Mohamed, nous avons vécu des heures affreuses ! — Il semblait assez malheureux pour que nous le livrions... — Vous êtes de braves gens, dit Fadhéla. — Nadir... Je veux dire Amine est un garçon merveilleux... Fadhéla le serre contre elle. — Nous le savons, son père et moi ! — Et Sihem ? Et Zohir ? — Tous t'attendent avec impatience, dit Mohamed. A condition, bien sûr, que tu veuilles rentrer avec nous ! Il se retourne vers les deux vieux : — Je vous dois une explication de ce qui s'est passé, dit-il. (à suivre...)