Résumé de la 24e partie n Le docteur Petiot reçoit des clients d'un genre particulier : des candidats à l'évasion hors de France occupée... des candidats qui finissent tous dans son hôtel particulier... Mais il n'y a pas que les juifs qui cherchent à quitter Paris, en ces heures sombres de l'occupation allemande. Au début de l'année 1943, un homme prend contact avec le couple Pintard-Fourier, qui rabat les clients vers le docteur Petiot, alias docteur Eugène. — J'ai l'intention de quitter la France, dit-il. — Nous pouvons vous aider à partir. — Il y a un ami avec moi : — Il partira avec vous. L'homme en question s'appelle Adrien Estebeteguy, on l'appelle aussi «Le Basque», parce qu'il est basque d'origine, et «Main froide», parce qu'il était, avant l'occupation, tueur à gages. Quand les allemands sont arrivés, il était en prison, à Fresnes, purgeant une lourde peine. Henry Lafont, cherchant à former une Gestapo française, le fait libérer, ainsi que vingt-sept autres délinquants. Le groupe s'installe au 93, rue Lauriston, qui deviendra, pour tous les opposants au nazisme, un lieu de sinistre réputation. Adrien Estebeteguy est chargé par ses supérieurs de la récupération des biens juifs. C'est une tâche qu'il remplit avec zèle, parce qu'il touche une prime de 20% sur tous les biens saisis. Il est la terreur des juifs parisiens qui le fuient comme la peste. Cependant, l'appât du gain est tel que bientôt Estebeteguy ne se contente plus de dépouiller les juifs, qui se font de plus en plus rares : il s'attaque aussi aux non juifs riches qu'il cherche à voler. Le titre de collaborateur des allemands lui ouvre toutes les portes mais pas celles de voler de paisibles citoyens. Estebeteguy sait ce qu'il risque, en agissant de la sorte, mais il compte aussi sur la lâcheté des gens : il lui suffit de se présenter comme un agent de la Gestapo pour que les gens qu'il vole renoncent à porter plainte contre lui. Estebeteguy profite donc de la situation. Il a un complice, qui travaille également à la rue Lauriston, un certain Joseph Réocreux, dit «Le Boxeur», délinquant comme lui. Après plusieurs coups réussis, ils font un gros coup en Dordogne. Cette fois-ci, la victime porte plainte et la rue Lauriston est informée des agissements des deux lascars. Estebeteguy sait les risques qu'il court : un collègue à lui, pris la main dans le sac, a été dénoncé à la Gestapo allemande qui l'a liquidé. Il a dû être, lui aussi, dénoncé et il ne va pas tarder à être pris en chasse, ainsi que son complice. C'est pourquoi il se cache, en attendant de quitter le territoire français. Pintard et Fourier expliquent à Adrien Estebeteguy que la filière pour laquelle ils travaillent est sûre. — C'est le docteur Eugène qui s'occupe de tout... — Qui est le docteur Eugène ? — Vous le rencontrerez les prochains jours... (à suivre...)