Consécration n Karim Ziani pouvait jubiler hier soir dans les couloirs du Stade de France après la victoire de Sochaux face à l'OM, en finale de la coupe de France (2-2, 5-4 tab). Au centre d'une polémique sur de supposés contacts avec Marseille juste avant la finale de la coupe de France, Karim Ziani, en grande difficulté tout au long du match, s'est réveillé à temps en prolongation pour envoyer Sochaux, sur un centre millimétré, vers une séance de tirs au but victorieuse, samedi au Stade de France. Il a suffi d'un éclair de génie de l'international algérien pour faire basculer le destin du match. Après 116 minutes traversées comme une ombre, Ziani a déposé une offrande sur la tête de Le Tallec pour montrer à ses coéquipiers le chemin vers un deuxième succès en coupe de France. Une juste récompense pour l'un des joueurs les plus prisés de la Ligue 1, devenu soudainement un fantôme l'espace d'une soirée. Car avant son instant de grâce, la finale avait été un long chemin de croix pour le milieu de terrain sochalien. Difficile de savoir si l'incendie allumé par le président sochalien, Jean-Claude Plessis, mercredi, est à l'origine de sa performance indigeste. Mais la discussion entre le joueur et le directeur sportif marseillais, José Anigo, après Marseille – Sochaux, le 29 avril en championnat, avait suffisamment fait couler d'encre et de salive du côté du FCSM pour expliquer le passage à vide du milieu de terrain algérien durant près de deux heures. Cette controverse, classique avant une finale, était peut-être de trop pour le clan sochalien qui s'est lui-même tiré une balle dans le pied en mettant une pression énorme sur son meneur de jeu. Placé sur son côté droit, Ziani s'est d'abord heurté en première période à un mur nommé Taiwo avant de se replacer dans l'axe puis à gauche, sans plus de réussite. Après la pause, au plus fort de la domination sochalienne, l'international algérien a semblé peser plus sur le jeu de son équipe. Mais le malaise était perceptible à l'image de ses deux tentatives lointaines totalement manquées (49', 62'). L'égalisation de Dagano (67') l'a quelque peu relancé dans la partie, mais il était difficile de reconnaître l'habituel feu follet des Lionceaux, passé maître dans l'art de martyriser les défenseurs adverses par ses dribbles et crochets. La différence de rendement était même criante par rapport à l'intense activité de son coéquipier Leroy. La prolongation a soudainement fait basculer le destin de Ziani, donnant une légitimité et une cohérence à la cour assidue des plus grosses cylindrées de la Ligue 1, mais sûrement pas du goût des supporters marseillais.