Désormais, les particularités de nos villes et régions ne seront plus ignorées dans les projets de construction. C'est du moins ce qu'a affirmé, hier, le ministre de l'Habitat qui a précisé que dorénavant les matériaux de construction choisis doivent être adaptés aux spécificités régionales tant sur le plan culturel, environnemental que social. Cet état de fait, combiné à d'autres facteurs, a abouti à une dépersonnalisation, voire une clochardisation de nos villes et villages. Souvent chargées d'histoire, nos régions se retrouvent ainsi dépouillées de leur mémoire et finissent par fondre dans le paysage, tombant ainsi dans un cruel anonymat. Une situation qui perdure depuis de longues années sans que rien n'augure d'une quelconque prise de conscience. Mais elle n'a, semble-t-il, pas laissé indifférent le ministre de l'Habitat, récemment installé, Noureddine Moussa. Celui-ci a, en effet, mis l'accent, lors d'une réunion hier avec les directeurs régionaux des Opgi au siège du ministère, sur la nécessité de l'assouplissement des procédures d'application des textes régissant le secteur afin d'encourager les initiatives en matière de la conception architecturale et le choix des matériaux de construction qui «doivent être adaptés aux spécificités régionales, tant sur les plans culturel, environnemental ou social». A cet effet, il a suggéré la révision du cahier des charges à même d'offrir aux maîtres d'ouvrage la possibilité de choisir les matériaux adaptés. Si ces propos sont suivis d'effet, s'ils ne restent pas au stade de vœux pieux, comme c'est souvent le cas malheureusement, il y a peut-être lieu d'espérer un arrêt du massacre et un meilleur sort pour nos villes. Ceci n'était cependant qu'un des aspects abordés par le ministre qui a saisi l'occasion de sa rencontre avec les directeurs des Opgi pour relever l'inexistence d'un relais entre les Opgi et les citoyens, suggérant ainsi de mettre en place des cellules de communication au sein des offices pour «instaurer un climat de confiance avec le citoyen, améliorer le niveau de prestations et initier le citoyen aux textes de loi en vigueur». Sur un autre plan, Noureddine Moussa a annoncé que son ministère sera doté prochainement d'un service audit qui sera chargé de la vérification et de la validation des chiffres qu'avancent les Offices de promotion et de gestion immobilière (Opgi) sur l'état d'exécution de leurs programmes de logement. Insistant sur la nécessité de disposer de statistiques valides pour une meilleure gestion du programme initié par le président de la République relatif à la réalisation d'un million de logements avant la fin de l'année 2009, le ministre a souligné qu'«il ne sert à rien de doper les chiffres». La mise en place de cette instance est devenue une nécessité ne serait-ce que pour «préciser la terminologie utilisée en matière d'évolution de la réalisation des programmes pris en charge par ces structures, c'est-à-dire faire une claire distinction entre un logement réalisé et un autre livré», a-t-il encore expliqué. Une autre tâche sera confiée au service audit, celle qui consiste à vérifier la concordance des différents chiffres et autres données signalées par les différents Opgi, afin de garantir la coordination entre les travaux des différentes directions régionales et, par conséquent, disposer de statistiques fiables sur l'état d'avancement des projets.