Image n 17h 00 : des familles commencent à affluer à la plage Floride au moment où d'autres rentrent chez elles. «Nous sommes venus en bus de Ouled Yaïch (Blida) et c'est le moment de rentrer surtout avec les embouteillages et les arrêts de Douaouda-Marine à Bou Ismaïl puis de Bou Ismaïl à Blida ou à Koléa, on risque d'arriver chez nous à 20h ou 20h 30», nous dira el hadja Halima accompagnée de son fils aîné (qui n'a pas accepté de nous parler), de ses filles mariées venues pour des vacances, de ses deux belles-filles et de leurs 5 enfants, dont un bébé de 18 mois à peine tout beau et bronzé. «Pourquoi n'y a-t-il pas de bus de Blida directement vers les plages de Douaouada-Marine ? Chaque été nous souffrons pour nous rendre à la mer avec nos enfants pourtant il y a un monde fou de Blida à chaque fois», s'interroge l'une des filles. 19h 30 : nous nous installons avec la famille G. de Koléa. Alors que les jeunes crient pour proposer leurs tables et chaises, cette famille s'est installée juste au bord de la plage pour être le plus proche de l'eau munies de ses chaises pliantes, de jus et d'un dîner léger (une tchakchouka, des œufs durs et de la galette maison matloua). La maman Khalti Rabéa, sa fille Fatiha et ses 2 belles-filles sont venues en voiture avec Abdelkader. «On nous a demandé de payer 70 DA les frais de parking. Hier, j'ai payé 50 DA et avant-hier 70 DA vers 19h 30. Mais je ne leur ai donné que 50 DA aujourd'hui. Je trouve que c'est cher pour les automobilistes qui viennent quotidiennement ici», intervient Abdelkader. «Nous sommes une famille nombreuse et chaque fin d'après-midi, un groupe peut venir à la plage après les heures de travail de mon frère», enchaîne Fatiha, professeur d'anglais. Cette année le nombre de tables, chaises et parasols a augmenté. «Ils ont atteint l'eau. C'est aberrant», se désole Fatma-Zohra de Bou-Ismaïl. Le soleil commence à décliner, le petit Ali Dibouche, qui a brillamment réussi sa sixième cette année, assis près de nous, appelle sa tante chez qui il est en vacances à Fouka ville, pour qu'elle puisse contempler et admirer avec lui les «différentes formes prises par le soleil couchant avec sa couleur rouge et brillante». Et notre petit voisin a raison. Il est vrai qu'on peut distinguer une forme de vase, de bouche et de volcan «à chaque fois les formes diffèrent», expliquera le petit garçon de 11 ans. Nous demandons pourquoi il n'est pas allé à la plage de Fouka avec sa mère ? celle-ci répond. «D'abord cette plage n'est ni autorisée ni surveillée, ses rochers font qu'elle est dangereuse et son odeur nauséabonde due aux égouts de la ville qui s'y déversent à moins de 500 m est repoussante. Le comble est que certains amateurs pêchent juste sur le rocher où se déversent ces eaux usées», souligne-telle. Les heures passent, quelques jeunes, des femmes et des enfants sont toujours dans l'eau. Ils jouent, se bousculent et rient à gorges déployées. D'autres, notamment des jeunes, dansent derrière des tables, à l'abri des regards, au rythme de chansons aux musiques endiablées.