Résumé de la 62e partie n Alors que le commissaire discute avec Roger sur l'état de santé de son épouse, la sonnette retentit : c'est Mme Vogler, la nouvelle femme de ménage qui se présente. Désorientée, Marian détourna les yeux des deux hommes et regarda Steve ouvrir la porte d'entrée. Peut-être trouvait-il qu'elle s'était montrée trop familière en lui tendant la main ? Peut-être devrait-elle s'excuser ? Elle n'était que la femme de ménage ici, il ne fallait pas l'oublier. Elle faillit lui effleurer l'épaule, changea d'avis et se contenta de tenir la porte ouverte pour Hugh sans dire un mot. Elle la referma doucement derrière eux et la pierre de lune fit un petit tintement sur la poignée. Il ne voulait pas être un pleurnicheur. Il faisait tout ce qu'il pouvait pour ne pas pleurer, mais c'était comme pour ses crises d'asthme. Il ne pouvait pas s'en empêcher. Il avait ce serrement dans la gorge, et son nez se mettait à couler et de grosses larmes lui inondaient la figure. Il pleurait beaucoup à l'école. Il savait que les autres enfants le trouvaient bébé et que la maîtresse aussi, même si elle faisait semblant de ne pas s'en apercevoir. C'était seulement qu'il y avait quelque chose en lui qui le tourmentait sans cesse, une espèce de peur, d'angoisse. Tout avait commencé le jour où on avait fait mal à maman et où elle était partie au ciel. Il jouait avec ses trains ce soir-là. Il n'y avait plus jamais touché depuis. A ce souvenir, la respiration de Neil s'accéléra. Le bâillon l'empêchait de respirer par la bouche. Sa poitrine se mit à se soulever. Il essaya d'avaler, et un morceau de tissu lui entra dans la bouche. C'était épais, et ça lui râpait la langue. Il voulut dire : «Je ne peux pas respirer.» Le bâillon pénétra plus profond dans sa bouche. Il étouffait. Il allait se mettre à pleurer . «Neil, calme-toi...» La voix de Sharon était bizarre, très basse et enrouée, comme si elle venait du fond de sa gorge. Mais son visage était tout près du sien et il pouvait le sentir bouger quand elle lui parlait. Elle devait avoir un morceau d'étoffe sur la bouche, elle aussi. Où étaient-ils ? Il faisait si froid, cela sentait si mauvais ici. Il y avait quelque chose sur lui, une sorte de couverture sale, pensa-t-il. Ses yeux étaient tellement serrés, et il faisait tout noir. L'homme avait ouvert la porte et l'avait jeté par terre. Il les avait attachés et il avait enlevé Sharon. Ensuite, il était revenu et Neil avait senti qu'on le soulevait et qu'on le mettait dans un grand sac. Un jour, chez Sandy, ils avaient joué à cache-cache et il s'était caché dans un grand sac à feuilles mortes qu'il avait trouvé dans le garage. Il avait ressenti la même impression. Il ne se souvenait de rien après que l'homme l'eut mis dans le sac, de rien jusqu'à ce que Sharon l'en ait sorti. Il se demandait pourquoi il ne se souvenait de rien. Comme le jour où maman était tombée par terre. (à suivre...)