Quand le général Pelissier vient s'enquérir de l'opération, il se fâche en voyant que la ville n'est pas encore nettoyée. C'est alors qu'un officier lui répond : «que voulez-vous, mon général, nous n'enterrons pas les morts aussi vite que vous les faites !» c'est sur les crânes des morts que Pélissier fête sa victoire. Les Laghouatis, qui avaient coutume d'attribuer un nom à chaque année éprouvante qu'ils enduraient : l'année des sauterelles, l'année de la disette etc ; ont baptisé cette année-là, «année de la ruine et de la désolation», «âmm el-khelwa wa lekhla». Les chefs de l'insurrection ainsi que les habitants de la ville qui ont échappé au massacre, parviennent à s'enfuir. Ils maintiendront encore dans la région, pendant quelque temps, des poches de résistance. La prise de Laghouat devait assurer aux Français l'expansion dans le Sahara. Elle a pour conséquence immédiate le contrôle des approvisionnements en grain des régions voisines et l'imposition des populations, Laghouat devenait un centre de contrôle obligatoire. Des populations, jusque là réticentes à la pénétration française, comme les Beni M'zab, ont été obligées de faire leur soumission.