Infrastructures n Il existe huit cliniques spécialisées en assistance médicale à la procréation qui enregistrent des résultats conformes aux performances au niveau mondial. La première clinique autorisée par le ministère de la Santé est la clinique Feriel, sise à la cité 8-Mai-1945 à Bab-Ezzouar. «J'ai déposé mon dossier d'agrément en 1995 et je n'ai obtenu l'autorisation qu'en 2001. Actuellement, il existe quatre cliniques d'Assistance médicale à la procréation (AMP) à Alger, deux à Oran, une à Annaba et une à Constantine. Ces cliniques sont équipées de tous les moyens humains et matériels nécessaires et enregistrent des résultats très satisfaisants», affirme le docteur Nedir Cherif, directeur de la clinique Feriel et président de l'association des centres de fécondation in vitro. Pour lui, l'infertilité est une pathologie et il faut la considérer comme telle, c'est-à-dire qu'elle nécessite la prise en charge médicale des patients comme cela se fait pour les autres maladies. Un travail d'information et de sensibilisation est, donc, plus que jamais nécessaire pour permettre aux couples infertiles d'en finir avec «le cauchemar». Dans notre société, on a toujours tendance à responsabiliser la femme, alors que la stérilité est, selon notre interlocuteur, à 70% d'origine masculine. «J'ai vu quelqu'un de Tiaret qui ramenait la cinquième épouse consécutive pour des consultations alors que le problème venait de lui. Etant riche, il se marie et au bout de quelques années, il divorce et il se remarie… Quand il est venu faire un spermogramme, on a découvert qu'il était azoospermique, c'est-à-dire qu'il ne pouvait pas du tout avoir d'enfants», témoigne le Dr Cherif, appelant à mettre fin à «cette tendance de rejeter la responsabilité sur la femme car la stérilité est un problème de couple et non pas uniquement un problème de la femme». Si la femme a simplement de petites imperfections, l'infertilité peut se régler par de petits soins thérapeutiques. «Près de la moitié des cas qui se présentent à notre clinique sont réglés avec des traitements. Il y a des médicaments efficaces pour régler ces petites imperfections sur le marché national», précise notre interlocuteur. Une fois les deux conjoints à la clinique, ils font d'abord une consultation : examiner le couple, faire une échographie, faire un spermogramme, faire un bilan hormonal dans l'objectif de déceler l'origine de la pathologie. Ensuite, les médecins optent pour la manière adéquate du traitement. «Les gens doivent prendre conscience maintenant qu'un enfant se fait à deux. Il faut donc supprimer ce dogme de dire que c'est la femme qui est stérile. Il faut parler de la stérilité du couple», insiste le Dr Cherif. Il faut dire que l'AMP ne se fait actuellement que dans des cliniques privées et s'avère très onéreuse. Une seule tentative revient à près de 18 millions de centimes et il y a des cas de stérilité qui sont réglés après quatre ou cinq tentatives… tout un budget. Avec la dégradation incessante du pouvoir d'achat de la majeure partie des Algériens et la non-prise en charge de ces soins par la sécurité sociale, des milliers de couples infertiles ne peuvent accéder à ce procédé.