Résumé de la 1re partie n S'il refuse l'hospitalité des paysans qu'il quitte après avoir passé la nuit chez eux, le jeune berger ne résiste pas à celle de la belle princesse avec laquelle il demeure au château. Ses moindres désirs étaient comblés sans même qu'il ait besoin d'en parler. Il ne vit jamais l'enchanteur et il vivait heureux dans l'arbre auprès de la princesse. Tout aurait été pour le mieux si la princesse ne lui avait défendu de pénétrer dans une pièce du château, une chambre située à l'extrême Nord. Si tu y pénètres, lui avait-elle dit, tu nous rendrais malheureux l'un et l'autre… Il avait obéi pendant un certain temps mais l'idée d'y aller se faisait un peu plus pressante. Qu'est-ce que cela peut bien signifier ? Quelle est cette chose qui pourrait nous rendre malheureux ? Je veux le savoir. Un jour que la princesse était dans sa chambre occupée à broder, il prit les clés suspendues dans la grande salle et s'en alla vers la chambre interdite. Il chercha longtemps la bonne clé et finalement, la lourde porte s'ouvrit. A l'intérieur, il n'y avait rien si ce n'est un corbeau noir fixé sur le mur par trois clous en or. L'un, lui traversait le cou et les deux autres, retenaient ses ailes. — Ah ! Enfin te voilà ! Heureusement que tu t'es décidé à venir ! Je suis presque mort de soif ! Donne-moi un peu d'eau qui se trouve dans la cruche posée sur la table sans quoi je périrai ! Le jeune homme réfléchit mais son bon cœur se laissa attendrir. Il pensa qu'en pareille situation, il serait bien heureux qu'on lui donne un peu d'eau. Il versa une goutte d'eau dans le bec du corbeau. A peine avait-elle touché la langue de l'oiseau que le clou qui tenait son cou roula sur le sol. — Qu'est-ce que cela ? demanda le garçon. — Ce n'est rien répondit l'animal. Donne-moi encore une goutte. Ne me laisse pas mourir. — Si tu le veux, dit le garçon qui versa une seconde goutte d'eau sur la langue de l'oiseau. — Cette fois, c'est le clou qui tenait l'aile droite qui roula sur le sol. — C'en est assez ! dit le garçon. — Je t'en supplie. Sois bon avec moi ! Une seule goutte. Donne-moi une seule goutte et puis je te laisserai tranquille. Lorsque le garçon la lui eut donnée, le troisième clou se détacha aussitôt. L'oiseau, libéré de ses liens, étendit les ailes et s'envola par la fenêtre en croassant. Le garçon, fort effrayé, courut rapidement hors de la chambre dont il referma à clé la lourde porte. Pourvu que la princesse ne s'en aperçoive pas, se dit-il tout bas. Hélas ! la princesse s'en était aperçue. Au moment où il pénétrait dans la salle où elle se trouvait, elle se piqua au doigt et pâle et tremblante, elle le regarda entrer. — Tu es allé dans la salle interdite, lui dit-elle. L'enchanteur qui m'a ensorcelée va bientôt arriver pour m'enlever et tu me retrouveras difficilement. Elle se mit à pleurer et le garçon ne parvint pas à la consoler même lorsqu'il lui promit que, où qu'elle soit de par le monde, il la retrouverait. (à suivre...)