Dans l?appartement de ammi Ammar, un homme jovial malgré les circonstances, le regard est immédiatement attiré par de profondes fissures sur les murs du salon. «Vous n?avez encore rien vu !», fait remarquer son épouse. Dans une autre pièce, l?image se passe de tout commentaire : l?un des murs risque de s?effondrer à tout moment, des lézardes sont visibles un peu partout... La maison fait peur. Elle est à peine habitable. Dans le regard des membres de la famille, on peut lire toute la peur et l?inquiétude que ressentent bon nombre d?habitants de la cité 480 Logements. Ici, les répliques sont vécues différemment. On les ressent très fortement. L?alerte est permanente. Au fond du salon, une jeune fille lit. Une façon comme une autre de fuir la réalité. Qu?ont fait les autorités pour atténuer les souffrances de cette famille ? «La seule chose que nous leur avons demandée, c?était de nous accorder l?autorisation de démolir le mur endommagé par le tremblement de terre, car il fait très peur à nos enfants. Nous avons frappé à toutes les portes, en vain. Les autorités se sont contentées de nous renvoyer de service en service», note la femme de ammi Ammar. Des anomalies dans les contrôles Pratiquement tous les appartements et commerces situés aux rez-de-chaussée et aux premiers étages des immeubles de la cité 480 Logements ont été endommagés, complètement ou partiellement. Cependant, les services du CTC n?ont pas jugé grave leur état. Selon certaines sources, seuls quelques bâtiments ont été contrôlés par les services concernés. De toutes les manières, le bâtiment où réside ammi Amar ne semble pas avoir été contrôlé minutieusement. Selon les habitants, ses fondations nagent depuis 7 ans dans les eaux des égouts et les agents de l?Opgi ont refusé même d?entrer dans les caves pour voir l?état de la bâtisse. Si des tentes ont été dressées dans la cité pour abriter les familles «les plus sinistrées», il n?en demeure pas moins que plusieurs en ont été privées. Les habitants de la cité 480 Logements se sentent et se disent oubliés par les autorités.