Paradoxe n En parcourant les rayons des magasins de jouets ouverts à Alger, on ne peut que s'enorgueillir face à la richesse et à la variété de la marchandise exposée, même si la qualité laisse à désirer. Ces magasins accueillent quotidiennement, selon le témoignage de leurs responsables, un nombre considérable de clients. «Ils sont dans leur grande majorité des jeunes parents qui viennent chercher de petites bricoles pour satisfaire la convoitise de leurs enfants», attestent-ils. L'intérêt que porte la société algérienne aux jouets a incontestablement redoublé. Un fait qui n'a pas échappé aux importateurs, dont certains n'ont pas hésité à se reconvertir pour ce commerce de plus en plus florissant. ? l'entrée du magasin Dady Land à Bab El-Oued, un nombre incommensurable de babioles éducatives ou à buts attractifs accueillent les clients qui semblent perdus devant le choix qui s'annonce très difficile. Des étalages sans fin de poupées de différentes formes, de petites voitures de différents styles et volumes, des peluches, des jeux…. Le responsable de ce magasin et ses pairs à la rue Didouche et Hassiba ont souhaité gardé l'anonymat pour, sans doute, éviter d'«affecter» leur chiffre d'affaires. Ils écartent, en tout cas, tout danger concernant les produits exposés, puisque, disent-ils, «ils sont contrôlés et approuvés bien avant leur importation.» Et qu'«aucune mesure n'a été prise dans le sillage de cette campagne de rappel de jouets chinois.» En somme, la décision de la grande société américaine Mattel de rappeler des millions de jouets de différentes natures des magasins ne semble pas préoccuper les autorités et encore moins ces vendeurs. Pourtant, en regardant de près, certains jouets exposés comportent bel et bien des imperfections de conception très visibles, en l'occurrence, en matière de sécurité. Certains ont des parties facilement détachables, d'autres sont carrément dépourvus d'étiquette indiquant l'âge auquel ils sont destinés. Mais le pis reste ces produits à parties tranchantes et ces jouets imitant les armes à feu. Dans ces espaces, les clients ont besoin d'être orientés et conseillés, comme ce père rôdant dans les rayons, toujours à la recherche d'un petit joujou pour son fils qui va souffler dans quelques jours sa première bougie. «La majorité des jouets exposés porte un étiquetage indiquant qu'ils sont interdits aux enfants de moins de trois ans, mais alors ceux qui n'ont pas atteint cet âge n'ont-ils pas le droit de jouer ?» s'interroge Ahmed, père de trois enfants. S'agissant de cette histoire de jouets chinois peu conformes aux normes, notre interlocuteur dira, «de toutes les façons, tous les jouets vendus dans nos magasins proviennent de Chine et la sécurité est rarement assurée. Il appartient, donc, aux parents d'être très vigilants lors de l'achat de ce genre de produit.» Nous avons également rencontré sur place, certaines mamans ayant récemment connu la joie de la maternité. Elles ont, elles aussi, du mal à trouver le jouet qui correspond le mieux à l'âge de leur bébé. Les clients fréquentant ces magasins sont différents les uns des autres. Si certains se plient, sans résistance aucune, aux envies de leurs enfants, d'autres sont, cependant, très sélectifs dans leur choix. Cette catégorie cherche avant tout le jouet éducatif, car pour eux «s'amuser est une chose sérieuse.»