Mue n La ville va-t-elle enfin présenter un visage avenant et rayer ces images de désordre qui lui donnent des rides souvent hideuses ? La ville s'est transformée en un grand chantier depuis le lancement des travaux de réaménagement et d'amélioration urbaine par la Direction de l'urbanisme et de la construction (DUC). La wilaya ambitionne de donner à la ville des Genêts une image digne d'un chef-lieu de wilaya, en mettant un peu d'ordre dans le désordre généralisé. Toutefois, le comportement des citoyens risque de compromettre ces efforts. En effet, dans une ville qui a vécu plus de 3 ans d'anarchie totale, conséquence de la démission de l'Etat pendant la crise de Kabylie et où les autorités avaient d'autres soucis que l'amélioration du cadre de vie des habitants ; des comportements, difficiles à éradiquer, sont nés. C'est ainsi que, par exemple, les trottoirs sont squattés par les automobilistes qui y stationnent leurs véhicules contraignant le piéton à emprunter la chaussée s'exposant au risque d'être fauché par une voiture. Un comportement qui s'est généralisé sans que personne intervienne pour redonner aux piétons leur espace. Pire, c'est l'APC elle-même qui autorise ces stationnements. En effet, du côté du boulevard Stiti et tout au long du trottoir qui longe l'hôtel où sont hébergés les Canadiens qui travaillent sur le projet de transfert d'eau à partir du barrage de Taksebt vers Tizi Ouzou, Alger et Boumerdès, les 4x4 sont garés avec la bénédiction de l'APC qui a pris le soin de planter sur l'espace piéton ainsi squatté, des plaques sur lesquelles ont peut lire «réservé APC». Pourtant, l'artère connaît une forte circulation et plusieurs accidents mortels y sont enregistrés. Les plus récents sont ceux d'une vieille dame et d'un enfant fauchés par des véhicules. Autre comportement qui fait que Tizi Ouzou donne plutôt l'image d'un grand village que celui d'une ville et celle de ces éleveurs de bétail qui n'hésitent pas à faire paître leurs troupeaux dans les lotissements et même sur la voie publique. C'est ainsi que des chèvres ont failli venir à bout de petits arbres d'ornement sur la route qui mène vers le site de l'ex-marché de gros. Il est évident que Tizi Ouzou peine à devenir une vraie ville avec tout ce que cela suppose comme comportement citadin.