Oued Souf va servir de passage aux populations des Banû Hilal et Banu Saluyam, qui vont les prendre non seulement pour lieux de pâturage, mais aussi pour lieu de séjour. Si les villes du Maghreb vont paraître aux nouveaux maîtres peu pratiques (ils les pilleront et les abandonneront), le Sahara lui, va apparaître, comme le lieu idéal pour l'évolution des nomades. Si les populations nomades n'étaient intéressées que par leur survie au départ, ne songeant ni à répandre leur façon de vivre ni leur langue, ils finissent par acquérir suffisamment d'aura pour non seulement convertir les autochtones berbères à leur mode de vie, mais surtout à leur langue. Si la toponymie du Souf a gardé quelque peu de ses racines berbères (Oued Souf, Guemar, Zggoum, etc.), la langue, elle, est arabe. Selon une légende accréditée encore dans quelques milieux, la population soufie est d'origine yéménite. On en veut pour preuve, le fait que l'arabe des Soufis soit très proche de l'arabe classique. Il est certain qu'à des éléments arabes se sont mélangés des éléments berbères qui forment aujourd'hui la majorité de la population du Souf.