Tension n La conférence est au stade d'ultimes ajustements de la déclaration finale, alors que le plus haut responsable de l'ONU pour le climat craque et quitte la salle après avoir exprimé sa déception face au manque de progrès dans les négociations. Après un épuisant marathon nocturne et un dénouement mélodramatique, la communauté internationale a finalement adopté ce samedi matin, la «feuille de route de Bali» sur le futur régime de lutte contre le réchauffement climatique. L'accord stipule que le processus de négociations qui doit arrêter les suites à donner au protocole de Kyoto devra être lancé dès que possible au plus tard en avril 2008. «Franchement, je suis déçu par le manque de progrès» dans les discussions, a solennellement lancé le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, venu assister à la dernière séance plénière pour y peser de toute son influence. «Vous avez dans vos mains la capacité d'apporter au monde une issue positive à cette conférence», a-t-il ajouté. Yvo de Boer, le responsable de la lutte contre le changement climatique à l'ONU, a craqué à la tribune, s'exprimant avec des sanglots dans la voix, à l'issue de plusieurs interruptions de séances et de menaces de veto américain. Pour sortir de l'impasse, l'Union européenne a accepté que le texte élude les références chiffrées aux émissions polluantes et à la nécessité de les réduire, auxquelles s'opposaient les Etats-Unis. Par conséquent, la communauté internationale reconnaît que des réductions sévères des émissions mondiales devront être conduites et souligne l'urgence de lutter contre le changement climatique, en renvoyant par une note en bas de page au rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec).Les Etats-Unis avaient menacé avant de se raviser de rejeter le texte en exigeant des engagements supplémentaires des pays en voie de développement. «Nous ne pouvons accepter la formulation retenue parce qu'elle représente un changement significatif dans l'équilibre que beaucoup d'entre nous ont cherché à trouver», avait indiqué le chef de la délégation américaine à Bali, copieusement hué par la salle. Auparavant, les premiers blocages étaient le fait de la Chine, de l'Inde, du Pakistan et du Bangladesh qui ont demandé plusieurs suspensions de séance et des amendements au texte pour contrebalancer les efforts attendus de la part des pays en développement. Les représentants chinois, indien et pakistanais ont indiqué ne pas être satisfaits par certains mots employés dans la plus récente proposition de déclaration finale de la conférence. De surcroît, alors que l'Indonésie, hôte de la conférence, venait d'ouvrir une nouvelle session plénière, un délégué chinois s'est insurgé contre la tenue, au même moment, de discussions parallèles en présence du ministre indonésien des Affaires étrangères. Le délégué a accusé sur un ton énervé le secrétariat de la Convention des Nations unies sur les changements climatiques (CNUCC), présidée par le ministre indonésien de l'Environnement d'être responsable de ce heurt.