Phénomène n Le prix de la semoule a connu ces derniers temps une augmentation sensible érodant davantage le pouvoir d'achat du citoyen. Cette flambée s'expliquerait pour certains par la spéculation et pour d'autres par la réduction de l'ordre de 50% par l'Oaic (Office algérien interprofessionnel des céréales) du quota journalier des minotiers. Si la première cause ne fait aucun doute, la pratique étant des plus répandues en Algérie, la deuxième hypothèse est totalement écartée par Amar Assabah, directeur de la régulation du développement des productions agricoles au ministère de l'Agriculture et du Développement rural. Intervenu ce matin sur les ondes de la radio chaîne III, ce dernier assure que « l'Oaic n'a pas réduit les quotas. Il n'est pas le seul opérateur sur le terrain». Afin de mieux expliquer la situation et de démonter la thèse des quotas, l'intervenant fait savoir qu'«Il y a des minotiers qui sont surdimensionnés et qui veulent avoir de la matière première. Il faut prendre conscience qu'il y a eu trop d'investissement en matière de minotier et de semoule. Nous avons trois fois plus de capacité de production que les besoins actuels». Rappelons que la facture d'importation de blé s'élève à 600 millions de dollars par an. Quatre contrats très importants signés dernièrement classeraient l'Algérie en première position des pays importateurs de blé. Affirmation contredite par M. Assabah qualifiant ces classements de conjoncturels «l'année dernière on était 7e ou 8e importateurs en blé dur. Mais en blé tendre nous sommes largement derrière pas mal de pays». Revenant sur la production céréalière de cette année, l'orateur espère dépasser les 40 millions de quintaux, mais, note-t-il, «en culture pluviale (qui dépend de la pluie) on ne peut rien dire jusqu'à la récolte». Et en précisant que l'aide de l'Etat pour la céréaliculture tourne autour de 2 milliards de dinars, M. Assabah informe que la superficie de culture cultivable a été réduite ces dernières années à 3 millions d'hectares et ce, pour «éviter de dégrader le sol et de faire prendre des risques aux céréalicultures». Interrogé sur la pomme de terre, le directeur de la régulation du développement des productions agricoles s'étonne lui-même par les prix actuels de ce tubercule. «On est les premiers étonnés parce qu'avec les coûts des intrants et du matériel agricole qui ont doublé en l'espace de 5 ou 6 ans, la pomme de terre est restée au même prix que l'année 2000 soit entre 25 et 30 DA le kilo». Quant à la probabilité d'une autre crise de la pomme de terre, M. Assabah écarte cette éventualité et donne des chiffres sur la production et les prévisions de cette année. «Nous avons des prévisions de récolte qui sont autour de 650 000 tonnes. Nous avons déjà récolté 130 000 tonnes qui sont sur le marché. Ces 650 000 tonnes vont permettre d'aller jusqu'au mois d'avril. Nous allons enchaîner avec la récolte de la primeure et à la mi-mai ce sera la récolte de la saison qui va démarrer. Donc en principe, il n'y aura pas de problème sauf accident».