L'année 2008 a été inaugurée par un important mouvement de protestation dans le secteur de l'éducation nationale. Habitué à la contestation des enseignants, le ministère de l'Education nationale a été surpris par la grève des élèves de 3AS. C'était au début de la deuxième quinzaine du mois de janvier 2008 qui coïncide avec le deuxième trimestre de l'année scolaire. Les résultats catastrophiques obtenus lors des examens du 1er trimestre, dus, semble-t-il, à la surcharge des nouveaux programmes scolaires (programme de la réforme de l'éducation), étaient à l'origine de ce bras de fer engagé avec la tutelle. « Nous ne sommes pas des cobayes ! », lançaient les lycéens en grogne. Conscients de la difficulté de la tâche qui les attendait durant les examens du baccalauréat, les élèves des classes terminales ont exigé, sans attendre, l'allègement des programmes « avant qu'il ne soit trop tard ». Le mouvement de protestation a commencé dans certains lycées de la capitale. Très organisés, les lycéens sont allés droit au but. « L'examen du bac est capital pour nous et nous ne voulons pas que notre avenir soit compromis à cause d'une réformes mal préparée », soulignaient-ils, en demandant l'annulation de certains programmes, en particulier la fameuse « approche par compétence ». Le mouvement a vite eu l'effet boule de neige. Il s'était élargi d'abord à d'autres lycées d'Alger, avant de gagner tous les établissements scolaires au niveau national. Devant le silence du ministère et son refus de répondre à la doléance des élèves, le mouvement de protestation monte crescendo. Des marches et des rassemblements ont été organisés à Alger et dans d'autres régions du pays. La pression était maintenue pendant une quinzaine de jours. Entre-temps, le ministère tente de calmer les esprits en rassurant, dans un premier lieu, les élèves. Ensuite, le premier responsable du secteur, Boubekeur Benbouzid, annonça « une histoire ». Il croyait savoir que le mouvement des lycéens « n'était pas spontané et que les élèves étaient manipulés ». Par qui ? Il s'agit, selon lui, « d'un certain Hamza B. ». « Nous avons retrouvé un tract signé par un certain Hamza B. », affirmait-il à la presse. Le « puissant Hamza B. » n'a jamais été démasqué par la suite et le ministère a fini par se résigner à la réalité du terrain. Il décide alors d'installer une commission de suivi de l'état d'avancement des cours et de s'engager à n'examiner les candidats au bac que sur les cours réellement dispensés. Les choses sont alors rentrées dans l'ordre et les élèves ont repris les cours.