Si, au plan de la réglementation, beaucoup a été fait depuis le séisme dévastateur de mai 2003, l'application des textes sur le cerche en génie parasismique (CGS) qui appelle à trouver «la bonne formule» pour remédier à cette situation. Au niveau de la réglementation et de la mise en conformité des normes de construction aux standards internationaux, des avancées notables sont perceptibles, mais beaucoup reste à faire en matière d'application des textes sur le terrain, estime Mohamed Bellazougui. «Chaque fois qu'il y a un séisme, on tire des leçons et il y a un plan qui est mis en œuvre. Depuis 2003, d'énormes progrès ont été faits pour la protection parasismique à travers justement l'amélioration de la réglementation», s'est-il félicité en rappelant la loi 04/05 du mois d'août 2004 modifiant et complétant la loi d'aménagement et d'urbanisme de 1990. En vertu du nouveau texte, il est exigé «de tous les nouveaux constructeurs d'avoir un permis de construire, mais aussi qu'il y est dans les plans d'exécution béton armé pour respecter les règles parasismiques». Parallèlement, la cartographie parasismique, qui date de 1978 et qui a servi de base au premier règlement parasismique en 1981, est régulièrement affinée par «des études par régions en faisant intervenir les paramètres de la géologie en plus de la sismicité historique». «C'est ainsi que, ajoute l'orateur, dans les années 1980, il y a eu une étude pour Chlef, Aïn Defla, Mascara, Tlemcen et Alger tandis que des études sont en cours pour les régions de Constantine, Annaba, GuelmaSkikda et Oran. Progressivement cette carte va aller de la côte au sud de l'Atlas saharien.» Il reste, cependant, à trouver «la bonne formule pour ce qui est du suivi de la réalisation», estime le spécialiste qui semble constater une certaine réticence des collectivités locales à appliquer à la lettre les dispositions de la nouvelle réglementation. «Il faudrait que les municipalités soient intransigeantes, toutes les nouvelles constructions sans permis doivent être démolies. C'est un grand chantier à entreprendre», a-t-il asséné, d'autant plus que «la loi responsabilise les APC pour démolir toute construction érigée sans permis de construire et si elle ne le fait pas, c'est la wilaya qui doit se substituer dans le mois qui suit. Il y a une grande action à entreprendre, des formules à trouver pour que cette loi soit respectée.» Les constructions individuelles constituent un véritable casse-tête pour les pouvoirs publics, en ce sens que les CTC ont la charge de contrôler uniquement les programmes collectifs où il y a l'intervention d'un entrepreneur. Il faut, donc, «trouver un système», estime le spécialiste qui préconise de prendre exemple sur le Japon où c'est l'architecte qui est responsable du suivi de la construction. Evoquant la question du vieux bâti qui représente quelque 2 millions d'habitations, le directeur du CGS ne veut pas se montrer alarmant, signalant que les habitations anciennes et fragiles ne sont pas concentrées dans une seule zone sismique. Ceci dit, la question doit être entourée de tout le sérieux voulu en procédant, dans les opérations de confortement et de restauration, par ordre de priorité.