A la faveur de l'élaboration du nouveau système comptable national, qui sera mis en application dès 2009, l'Algérie se met au niveau des pratiques comptables internationales. L'ancien système qui a duré plus de 30 ans, montrant ses limites, ne répond plus aux exigences de marchés financiers, notamment ceux impliquant nos entreprises face aux opérateurs étrangers. C'est ce qui ressort de l'intervention du directeur général de la comptabilité au ministère des Finances, Mohamed Djahdou, lors de son passage ce matin sur les ondes de la chaîne III. Les pouvoirs publics, à l'heure où des transactions avec des monnaies étrangères se font dans notre pays au quotidien, et que l'investissement étranger y enregistre, en termes de volume, une courbe ascendante, se sont vu obligés de procéder aux changements du PCN, d'autant que l'ancien qui a prévalu pendant plus de 32 ans soit depuis 1975, ne répond plus aux attentes des exigences commerciales, financières et surtout comptables. Et pour cause, «beaucoup de réformes économiques ont été faites, explique l'orateur, depuis ce temps, ce qui fait que nous devons rénover notre système comptable pour qu'il soit plus performant», affirme-t-il. La mise en œuvre d'un nouveau système régissant la comptabilité nationale est également dictée par la volonté du département de Karim Djoudi de «faire rapprocher la comptabilité algérienne des pratiques internationales». «On entre dans l'universalité de la comptabilité», indique M. Djahdou pour qui pas moins de 110 pays ont adopté ces nouvelles pratiques internationales. Que va-t-il apporter de nouveau ? «Il vient pour donner des informations financières aux différents utilisateurs, (ce n'était pas le cas auparavant), les gestionnaires de l'entreprise, des investisseurs…», répond M. Djahdou et «va permettre l'évaluation du patrimoine et des conditions du marché et donner une bonne visibilité des comptes de l'entreprise, très utiles aux investisseurs étrangers». En effet, aux yeux des experts, responsables aux niveaux des différentes institutions financières, dans l'ancien système, «il y a un décalage par rapport aux pratiques internationales»et, durant toute cette période, les comparaisons qui ont été faites «n'avaient rien à voir avec celles qui se font dans le monde». Le motif ? «Le système comptable national ne prenait pas en charge les besoins d'informations des différents utilisateurs. Il y avait un manque de clarification et une absence de normalisation dans beaucoup de domaines, car il y a ceux qui sont apparus après 1975, notamment la comptabilisation des contrats à long terme, les subventions publiques, les opérations effectuées en monnaies étrangères, la comptabilité de cession des biens publics…», justifie M. Djahdou. Va-t-il faciliter l'investissement étranger, qui reste en deçà des espérances des responsables ? Via le nouveau PCN, les opérateurs étrangers, notamment ceux en partenariat avec les entreprises algériennes ne vont plus trouver de contraintes liées à la comptabilité. «Grâce à ce nouveau système conçu aux normes internationales, on va tenir le même langage, car on prendra correctement en charge les besoins des investisseurs qui sont actuels ou potentiels, qui auront à ce moment-là, une information harmonisée, lisible sur l'entreprise permettant la prise de décision», explique-t-il plus loin.