Résumé de la 4e partie n Sur le chemin du retour, accompagné de Bent Ben B'hout, notre héros — en poursuivant un aigle qui lui a volé son contrat de mariage — tombe dans un puits. Il est recueilli et employé par une roumia qui, par reconnaissance, le libère... Il marcha et arriva dans une ville où il décida de rester quelque temps. Dans le dénuement, il se trouva contraint de mettre en gage le document où était notifié son mariage avec la princesse. — Donne-moi un dourou et je te laisse un certificat de valeur que j'ai en ma possession. J'ai besoin de me nourrir. Dès que je trouverai du travail, je reviendrai le chercher, avait-il dit au yahoudi (juif). Le temps passa et le prince trouva un petit travail qui lui permit de vivre. Il retourna chez l'usurier avec un dourou. Ce dernier qui avait compris la grande valeur du document (il l'avait lu contrairement au prince), refusa de le lui rendre et prétendit qu'il le lui avait acheté. Le prince se rendit chez le cadi pour lui exposer l'affaire. Il se retrouva devant la princesse habillée en homme de loi. Contrairement à lui, comme elle l'avait vu, elle le reconnut. Il lui raconta toute son histoire. Elle convoqua l'usurier et demanda : — Montre-moi le certificat. Elle le lut et reconnut l'écriture de son père. Elle découvrit aussi que son père la donnait comme épouse au prince et non au sultan qui l'avait envoyé. Elle raisonna le yahoudi : — Sois raisonnable, ce document est écrit en arabe, que veux-tu en faire ? Il te doit un dourou, en voilà quatre, prends-les et va-t'en. L'homme prit l'argent et s'en alla. Ensuite, elle interrogea le plaignant qui ne se doutait de rien : — D'où vient ce certificat ? — Monseigneur c'est un certificat du sultan auquel j'ai fait un serment, expliqua-t-il. Il m'a donné sa fille et m'a dit «ne vois pas ma fille». Je ne l'ai jamais vue. Un jour j'ai voulu soulever le voile qui nous séparait sous la guitoune (tente) lorsque l'aigle m'a volé le portefeuille. Moi, j'ai couru les yeux en l'air, et je suis tombé dans le puits. Après le puits, la roumia m'a acheté et m'a rendu la liberté quand j'ai retrouvé la poupée de sa fille. Au même endroit, j'ai retrouvé le portefeuille que l'aigle m'avait volé. Ensuite, le yahoudi m'a remis un dourou pour dîner en gage du certificat, et il a refusé de me le rendre comme prévu. Voilà comment je suis arrivé jusqu'ici ! — Te souviens-tu de la femme ? — Non, je ne l'ai jamais vue. — Te souviens-tu de la négresse ? — Oui, je me souviens d'elle. — Et le nègre ? — Je le connais. — Tu les connais donc tous les deux ? — Absolument. La princesse, toujours sous son aspect de cadi, appela les deux serviteurs. Dès qu'il les vit, il les serra dans ses bras et les embrassa de toutes ses forces. La princesse insista : — La femme, tu ne la connais pas du tout ? — Je ne la connais pas. — Cette femme c'est moi, mais ne dis rien à personne. — Comment ? cria le prince. — Chut ! Allons dîner sans rien laisser paraître. Moi, je vais commander et toi, contente-toi de manger et boire pour l'instant ; ensuite tu m'emmèneras dans ta maison. Ils passèrent une bonne soirée et, les jours suivants, la princesse acheva son rôle de juge en traitant toutes les affaires en cours. Elle fit ses adieux et prit la route avec le prince et les serviteurs. Il était à cheval et elle, comme par le passé, sur une mule. Après un long voyage, ils arrivèrent chez la mère du prince qui attendait et se languissait. Fort de sa fortune, le prince rassembla ses gens, s'installa dans un palais et devint sultan comme le fut son père. Quant au sultan pour lequel il était allé chercher la princesse, il était mort depuis longtemps. Son calife appauvri ne se montra pas de crainte d'avoir la tête tranchée. Le jeune sultan épousa Bent Ben Bhout Eli Chouf 'ha Imout. J'étais dans la maison ! Elle est venue en roulant !