Résumé de la 10e partie n Salim aide Nadia en mathématiques. La jeune fille écoute ce qu'il lui dit et comprend facilement ses explications. Il retourne trois ou quatre fois à la maison. Et bien qu'il n'ait pas encore rencontré le docteur N., il en devient un familier. En tout cas, la mère de Nadia, qui l'a tant impressionné la première fois, est une dame charmante et pleine d'attention. Elle lui fait servir, à chaque fois, des cafés ou des jus. Il commence ainsi à perdre sa timidité et à considérer Nadia comme une véritable amie. Il l'aime secrètement, mais il ne lui a fait, jusqu'à présent, aucune déclaration. Ce jour-là, c'est Nadia qui lui ouvre la porte. — le jardinier n'est pas là ? — il a pris un congé… Il entre. — la bonne non plus n'est pas là, mais je préparerai les rafraîchissements moi-même ! — ce ne sera pas nécessaire… C'est seulement au salon qu'elle lui annonce. — ma mère est allée voir ma grand-mère qui est malade ! Il la regarde. — Oui, dit-elle, aujourd'hui, nous sommes seuls ! Le mot l'effraie : seuls… que veut dire le mot, ainsi prononcé par la jeune fille ? Et pourquoi l'a-t-elle, en le prononçant, regardé intensément ? — nous allons travailler… Il s'assoit à la table où ils travaillent habituellement. — je suis fatiguée, dit-elle. Il la regarde. Est-elle réellement fatiguée ou feint-elle la fatigue pour ne pas travailler ? — nous sommes proches de l'examen, dit-il. — je sais, dit-elle. — c'est maintenant qu'il faut redoubler d'efforts ! — je sais, dit-elle encore. — alors, tu n'as pas droit à la fatigue ! Elle secoue la tête. — ce n'est pas de fatigue physique que je parle, mais de fatigue morale… — je ne comprends pas, dit Salim. — j'ai le spleen… — le spleen ? — oui, la mélancolie… Tu n'as pas étudié Baudelaire, en première ? — si… Ah oui, le spleen, c'est vrai : la tristesse… — c'est ça, je suis triste ! Salim fronce les sourcils. — et pourquoi es-tu triste ? — c'est un état, dit-elle. — ça te prend comme ça, sans crier gare ? — oui… — je voudrais comprendre, dit Salim. (à suivre...)