Il y a quelques jours, à la veille de l'Euro-2008, Aimé Jacquet, l'ex-sélectionneur de la France championne du monde 1998 et ancien directeur technique national, répondait à une question d'un journaliste : quelle était la force principale de la sélection française ? Il dira : «Le sens du collectif ! La France composait une véritable équipe avec une parfaite utilisation des joueurs à leur meilleur poste. Et puis, nous avions dans nos rangs l'extraterrestre qu'il est nécessaire d'avoir dans ce type de compétition ! Je veux parler évidemment de Zidane. Pour aspirer à de grandes victoires, il faut en posséder un. Un Platini, un Kopa, un Cruijff, un Beckenbauer, un Maradona, c'est indispensable.» Jacquet a résumé la situation de cette équipe de France, et sans Zidane, les Bleus ont le blues. Entamant de façon catastrophique leur tournoi, les hommes de Domenech zappent ensuite la suite de la compétition en essuyant deux défaites : un gros score face aux Pays-Bas (cela n'était plus arrivé depuis plus d'une trentaine d'années) et un revers face à des Italiens qui n'ont plus gagné depuis 1978 ! C'est la fin d'une génération, d'une époque. Les choix critiquables de Domenech, qui aurait pu mettre une équipe plus jeune comme l'Espagne ou les Pays-Bas, et ses mauvais coachings lors des trois rencontres disputées par son équipe vont certainement lui être fatals le 3 juillet prochain lors de la réunion du bureau fédéral de la FFF qui décidera probablement de son remplacement. On parle déjà de Deschamps, de Blanc, voire de Wenger, pour les plus rêveurs, mais la France va certainement tourner la page de 1998. L'Italie, qu'on annonçait agonisante, a fini par passer, comme à son habitude. Dans la difficulté, mais elle est passée tout de même. Et il n'est pas étonnant de voir cette Squadra Azzura aller encore plus loin dans cette compétition. En revanche, chapeau bas aux Pays-Bas qui ont joué le jeu face à la Roumanie, alors que beaucoup avaient spéculé sur leur dos, malgré les neuf changements apportés par Marco van Basten. En effet, sur le onze qui a battu la France, seuls Boulahrouz et Engelaar avaient été reconduits, mais cela n'a pas empêché les Bataves de signer leur troisième succès en autant de rencontres, devenant ainsi la meilleure équipe offensive du tournoi (avec neuf buts, soit une moyenne de trois buts par match) et de prouver surtout que cette sélection possède 23 joueurs pratiquement d'égale valeur. Le jeune Huntelaar, de l'Ajax Amsterdam (équipe que prendra en main Van Basten après l'Euro), et Van Persie offriront une victoire sans bavure à leur sélection qui se place comme l'un des grands favoris de ce tournoi, dont le premier tour prendra fin ce soir avec les matchs du groupe D et une place à gagner entre la Suède et la Russie pour accompagner l'Espagne déjà qualifiée.