Dans la wilaya de Tizi Ouzou, la lutte contre l'analphabétisme se conjugue au féminin. En effet, selon l'association Iqraa tous les élèves qu'elle prend en charge, et qui sont au nombre de 3 000, sont des femmes. Ces dernières, âgées entre 30 et 60 ans, sont réparties sur 16 sections au niveau de 14 daïras où l'association est présente. Les cours sont dispensés par 200 enseignants bénévoles qui seront recrutés en septembre prochain, selon la direction de l'éducation. Hier, une cérémonie de fin d'année a été organisée à la maison de la culture Mouloud-Mammeri et 41 femmes ont été récompensées. A partir de la rentrée prochaine, l'association ouvrira six nouvelles sections, car elle estime qu'il existe une demande notamment à Beni Zmenzer, Ouadhias, Ath Yenni… qui doit être prise en charge. Toutefois, beaucoup de femmes ignorent l'existence de Iqraa, nous dit une membre de l'association qui déplore le manque de communication, mais aussi de moyens matériels pour mener à bien sa mission. De leur côté, les élèves déplorent le fait que les cours sont dispensés uniquement en arabe. En effet, Aldjia, 60 ans, aurait souhaité parfaire ses connaissances en langue française qu'elle a acquises grâce à l'enseignement des pères blancs, durant le colonialisme, elle nous informe qu'elle a dû prendre des cours à partir du premier niveau, un niveau réservé aux «sans niveau» pour apprendre l'arabe. «L'arabe c'est bien, mais enseigner aussi le français, c'est mieux.»