Boom n Chéraga est aujourd'hui l'une des plus riches communes d'Alger. Cette localité, qui n'était qu'un petit village à caractère purement agricole, a fait un saut énorme en matière d'urbanisation. On y trouve des villas somptueuses ainsi que des sièges de nombreuses unités industrielles et institutions financières. L'immense assiette foncière dont elle disposait, il y a encore dix ans, se rétrécit comme une peau de chagrin. Chaque mois, de nouvelles maisons y sont construites. Chéraga dispose aussi d'une dynamique d'une zone industrielle où sont implantées plusieurs unités (briqueteries, usines, manufactures, minoteries…). Du côté du quartier Kaouche, des dizaines de banques nationales étrangères ainsi que des opérateurs de téléphonie mobile et des représentants de marques d'électroménagers et de vêtements y ont élu domicile. La ville compte aussi des supermarchés prestigieux à l'exemple du centre commercial El-Qods, situé à quelques encablures du siège de l'APC. Ce centre est considéré comme l'une des plus importantes grandes surfaces en Algérie. Il compte plus de 4 000 locaux, un parking souterrain pour plus de 500 véhicules et plusieurs étages. Son inauguration est prévue pour cet été. Toutes ces infrastructures ont énormément profité à la commune de Chéraga, car la fiscalité générée par cette dynamique économique inonde les caisses de la commune de plusieurs milliards de dinars chaque année faisant de Chéraga la troisième plus riche commune de la capitale. Comme toute médaille a son revers, ce boom urbanistique et cette dynamique économique ont créé dans leur sillage de nombreux problèmes. A commencer par une réduction considérable de l'assiette foncière «absorbée» par l'installation et l'implantation d'unités industrielles géantes bâties sur des surfaces de plusieurs dizaines d'hectares. Tout cela au détriment de la promotion du logement dont la commune connaît un déficit énorme. Selon le nouveau président de l'APC, Chéraga n'a programmé que 40 logements (LSP) ainsi que 100 logements sociaux. «Nous avons hérité d'une situation très chaotique», souligne-t-il. La commune compte aussi réaliser une centaine de locaux commerciaux. Cet envahissement des terrains agricoles par les industriels est en train d'anéantir carrément l'activité agricole dans la région. Les quelques centaines d'hectares que compte encore la commune, sont laissés en jachère depuis longtemps. Ils attendent sans doute leur tour pour servir d'assiette à de nouveaux projets industriels ou autres…