Résumé de la 5e partie n Anna Walters est devenue avocate et elle commence à réunir les preuves concernant l'affaire de son frère, mais on lui apprend que les documents pourraient être détruits ... Anna se retrouve dans une sorte de labyrinthe qui sent le moisi. Il y a là tout un fatras de liasses de papiers attachées par des sangles et des objets sinistres dans des sacs en plastique transparent : armes à feu, couteaux, marteaux, vêtements tachés de sang, os humains. Ce bric-à-brac lui donne de l'espoir. Le désordre qui règne est évident. Un tel manque de rigueur peut laisser espérer une erreur quelconque, il faut chercher. Tout est grossièrement classé par année. Il n'y a, bien sûr, pas d'année 1983, mais, à genoux, à quatre pattes, aidée par l'homme aux cheveux grisonnants, qui s'est pris au jeu et qui cherche avec elle, elle remue des kilos et des kilos de poussière. Et le miracle a lieu ! Là, sur cette boîte en carton, un nom et un prénom ont été tracés au feutre noir : «Walters Kenneth». Elle ouvre le couvercle en tremblant et la première chose sur laquelle elle tombe est un corsage maculé de taches brunes. Elle l'avait vu, quinze ans plus tôt, brandi par le procureur sous les yeux des jurés. C'est le corsage de Deborah Pinkerton, celui sur lequel se trouve le sang prétendument de son frère. — Laissez-moi l'emporter. Je vais le faire analyser. — Je ne peux pas. Je n'ai pas le droit. — Ecoutez, ce dossier ne devrait pas exister. Qu'est-ce que cela peut vous faire ? — Si les résultats de l'analyse sont rendus publics, tout le monde va le savoir. Je risque des ennuis. — Si les conclusions confirment que c'est le sang de mon frère, je les garderai pour moi. Si elles démontrent l'inverse, cela permettra de sauver un innocent. Vous ne trouvez pas que cela vaut quelques ennuis ? Le responsable des archives la laisse partir avec la pièce à conviction. L'analyse a lieu, et c'est la victoire ! L'expertise ADN démontre que le sang du meurtrier n'est pas celui de Kenneth Walters. Enfin, la victoire, pas encore, car tout s'est fait dans l'illégalité et, quand Anna Walters adresse sa demande de révision aux autorités du Massachusetts, elle se voit opposer un refus catégorique. Mais elle a suffisamment prouvé depuis le début que rien ne la décourage. Après les montagnes qu'elle a soulevées, ce n'est pas un obstacle de ce genre qui peut l'arrêter. Elle va trouver les journalistes et il lui suffit de raconter sa fantastique histoire pour faire sensation. Immédiatement, tous les médias s'emparent de l'affaire. L'opinion exige la libération de Kenneth Walters et la pression est telle que la justice doit s'incliner. Kenneth Walters est libéré le 18 novembre 1998, après plus de quinze ans passés en prison. Aux Etats-Unis, tout va très vite. La célébrité d'Anna Walters fait que son cabinet d'avocate connaît aussitôt la prospérité. Mais elle ne se laisse pas tourner la tête. Si elle accepte quelques causes rentables, elle n'oublie pas la motivation qui a été la sienne depuis le début. Elle déclare aux journalistes : — J'ai décidé de me consacrer à la lutte contre l'erreur judiciaire. Ces dernières années, quatre-vingt-cinq condamnés ont été libérés grâce au test ADN, dont dix se trouvaient dans le couloir de la mort. Il y en a encore beaucoup à sauver. Je vais me battre à leurs côtés. On ne peut qu'approuver et dire, en conclusion de cette aventure humaine dont il y a peu d'exemples «Bonne chance, Anna !»