Les éditeurs de presse marocains ont exprimé, hier, «de vives réserves» après la condamnation en appel d'un quotidien indépendant à une amende qu'ils jugent «disproportionnée et excessive». Regroupés au sein de la Fédération marocaine des éditeurs de journaux (Fmej), les éditeurs rappellent «les vives réserves» déjà exprimées lors du jugement rendu en première instance condamnant le quotidien indépendant Al-Massae à verser 6 millions de dirhams (près de 545 000 euros) de «dommages et intérêts» pour diffamation. La fédération «est contre les demandes de réparation disproportionnées et excessives qui ne font qu'affaiblir et menacer les entreprises de presse», a affirmé le bureau de la Fmej. La Fmej a réclamé avec «force» un nouveau code de la presse «plus juste, plus ouvert et plus équilibré», rappelle le communiqué qui réaffirme également «la nécessité de la création de tribunaux spécialisés dans les affaires de presse, garantissant les meilleures conditions pour des procès équitables». La cour d'appel de Rabat a confirmé le 30 octobre, un verdict en première instance condamnant le journaliste Rachid Ninni, directeur d'Al-Massae, à verser 6 millions de dirhams de «dommages et intérêts» pour diffamation après avoir publié des articles sur une fête privée organisée en 2007 à Ksar El-Kébir (nord), qu'il a présentée comme un «mariage gay».