Il sera enterré, aujourd?hui, samedi, au cimetière d?El-Alia. «Il faisait semblant de dormir, alors on l?a laissé seul un moment», dira de lui Kechoud, un ami et compagnon de route. Trêve de plaisanterie, cette fois, c?est lui qui a laissé tout le monde. Pas pour un moment, mais pour toujours. Maâti Bachir, de son vrai nom Bachir Mebarki s'est éteint jeudi matin à l'hôpital Bichat de Paris, à l'âge de 61 ans, à la suite d'une longue maladie. Il sera inhumé ce jour, samedi, au cimetière d?Al Alia après un dernier et ultime hommage qui lui sera rendu au siège de la Radio (Enrs). Le maestro, qui a pris sous ses ailes, un somptueux luth à la main, les meilleures voix de la chanson algérienne, a rendu, jeudi, son dernier soupir. Le dernier décibel d?une carrière jalonnée de succès et pleine de reconnaissance. Ayant perdu la vue très jeune, après avoir contracté la variole, Maâti Bachir a tout le temps mis son oreille musicale à l?écoute des intonations d?un luth qui ne le quittait jamais. Ses années fastes auront été incontestablement celles consacrées à l?émission Alhan oua Chabab. Une émission qu?il a chapeautée de 1973 à la fin des années 1980 avec l?insigne honneur d?avoir appris le métier aux Nadia Benyoucef, Youcef Boukhentech et Cheb Mami, pour ne citer que les meilleurs de la classe, ceux qui suivaient les ordres du maître. Jusqu?à son décès, le poète compositeur a préféré se donner à fond, dans la persévérance, celle qui lui a valu l?estime de tous, sans se soucier de sa santé qui se détériorait de jour en jour.