A cinq mois de l'élection présidentielle, la classe politique se manifeste, semblant sortir d'une longue léthargie et investit le terrain. Même si aucune candidature n'a encore été déclarée officiellement, hormis celle de Moussa Touati annoncée prématurément il y a déjà plusieurs mois, tout porte à croire que la campagne sera animée. Si les deux partis «majeurs» de l'alliance présidentielle, à savoir le RND et le FLN, ont déjà tranché la question en affichant leur soutien à la candidature du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, pour un troisième mandat, et ce, après la révision partielle de la Constitution qui a rendu «légale» une telle option, les autres formations politiques, y compris le MSP qui semble encore indécis en raison des conflits internes, n'ont pas encore annoncé leur position finale quant à ce rendez-vous électoral. C'est dans cette conjoncture particulière que ce week-end a été marqué par des activités politiques de certains partis à l'exemple du Parti des travailleurs (PT) qui a organisé, hier, une réunion de la commission nationale des élus, au siège de la Mutuelle des matériaux de construction (Zéralda). La porte- parole du parti, Louisa Hanoune, a indiqué, lors d'une conférence de presse, que sa candidature à l'élection présidentielle n'a pas encore été tranchée, mais elle a précisé que «cela ne pouvait attendre éternellement puisque les délais se rapprochent». Elle a tenu à relever que «plusieurs élus du PT sont venus à la présente rencontre des élus avec des doléances de citoyens demandant à la secrétaire générale du parti de présenter sa candidature». La secrétaire générale du PT a appelé, par ailleurs, lors de l‘émission en «Toute franchise», hier, sur la Chaîne III, à la tenue d'élections législatives anticipées. Bouguerra Soltani, le président du MSP, a, pour sa part, affirmé, lors d'un meeting organisé jeudi à Bouira, que la position de son parti quant à la prochaine élection présidentielle «n'a pas encore été discutée». Pour certains cadres du Bureau national de ce parti, le MSP ne peut se prononcer sur la question, «tant que le président de la République n'a pas encore annoncé officiellement sa candidature». Pour les analystes, le conflit interne que vit actuellement ce parti islamiste, caractérisé par la volonté de certains cadres du parti, à leur tête Abdelmadjid Menasra, de se présenter au nom du parti, constitue la principale raison de l'hésitation du parti à se prononcer officiellement et définitivement sur le prochain rendez-vous électoral. A Ghardaïa, le président du FNA, Moussa Touati, qui présidait une réunion des élus du parti, s'est contenté d'appeler les citoyens à s'inscrire sur les listes électorales et à participer massivement à la prochaine élection présidentielle et ce, pour «une révolution et un changement par les urnes». Moussa Touati qui avait déjà annoncé sa candidature il y a quelques mois, n'a pas insisté, lors de ses dernières sorties médiatiques, sur l'événement. Le FFS a également tenu une réunion des cadres du parti à Tizi n'Berber, dans la wilaya de Béjaïa, où il a écarté la participation du vieux parti de l'opposition au scrutin d'avril 2009, estimant que «cette élection présidentielle est une simple formalité et que les jeux sont déjà faits».